Plusieurs partis politiques, présents, samedi, à la réunion de concertation sur le report des élections municipales, se sont dit attachés à l’organisation, dans les plus brefs délais, de cette échéance électorale.
Un différend a, toutefois, surgi autour de l’établissement d’une nouvelle date pour les municipales.
Plusieurs partis ont réitéré leur attachement à la date du 25 mars 2018 et insisté sur la nécessité de respecter ce délai, expliquant que l’Instance supérieure indépendante pour les élections a déjà entamé la préparation de l’opération électorale et qu’il est inconcevable de discuter, à nouveau, d’un report.
Pour Samir Ben Amor, du Congrès pour la République (CPR), la majorité au pouvoir est en train de tergiverser afin d’éviter de fixer une date pour les élections municipales.
Mohamed Jemour (PPDU) a estimé qu’il n’y aucune volonté d’organiser les élections municipales, soulignant l’attachement de son parti à la date du 25 mars 2018.
Jemour a mis en garde contre les risques encourus par un éventuel report des élections, notamment sur la crédibilité de la Tunisie et de ses institutions.
Issam Chebbi (Al-Joumhouri) s’est dit préoccupé de l’ingérence des partis de “la nouvelle troïka” et de l’Exécutif dans les décisions de l’instance électorale, estimant qu’on ne peut pas convenir d’une date pour les élections municipales sans avoir adopté, au préalable, le Code des collectivités locales.
Watfa Belaïd (Machrou Tounes) a estimé que le discours de l’ISIE a changé, de manière radicale, après l’élection du nouveau président, rappelant que les partis avaient affirmé, au cours de leurs dernières réunions avec l’ISIE, que le plus important était de garantir la réussite des élections et non de fixer une date pour les élections.
Selon Khelil Zaouia (Ettakatol), les tergiversations de l’instance électorale peuvent porter préjudice à sa crédibilité auprès de l’opinion publique, affirmant l’importance de la publication, par le président de la République, du décret de convocation des électeurs.
Les partis présents à la réunion de concertation, a-t-il estimé, ont assisté à une ” mise en scène ” préparée par l’instance électorale pour justifier le report des élections.
Pour Tarak Kahlaoui (Al-Irada), la non publication au JORT du décret de convocation des électeurs et du calendrier des élections constituent la principale raison de ce blocage.
Il considère que l’ISIE a cédé aux pressions politiques, ce qui, selon lui, empêchera l’organisation des élections municipales avant 2019.
Quant aux partis favorables au report des élections, certains justifient leur position par la nécessité de fournir toutes les conditions de réussite à cette échéance électorale, ou pour rassembler un large consensus sur une date pour garantir un taux de participation pour les autres.
Sofiene Toubel (Nidaa Tounes) a appelé toutes les parties participant à l’opération électorale à œuvrer pour la réussite de ces élections et à atteindre un large consensus.
Il a souligné la détermination du bloc parlementaire de Nidaa Tounes à hâter l’examen et l’adoption du Code de collectivités locales.
Noureddine Bhiri (Ennahdha) a demandé à ceux qui appellent au report des élections de ne pas entraver leur organisation. Il a déclaré que le mouvement Ennahdha est ” pour l’organisation des municipales dans les meilleures conditions “.
De son côté, le représentant du parti de l’Union patriotique libre (UPL) a appelé à la tenue des élections municipales après l’adoption du Code des collectivités locales.
Faouzi Charfi (Al-Massar) a estimé que le report des élections municipales de quelques semaines n’influera pas sur le processus électoral, à condition que le report ne dépasse pas le mois de mai 2018.
Il a appelé l’ISIE à assumer ses responsabilités et à fixer, au plus vite, une date pour les élections municipales. ” Une décision qui lui revient exclusivement “.
Le Conseil de l’ISIE a décidé d’effectuer une légère modification dans le calendrier des élections municipales, mais dans un délai ne dépassant pas le début du mois de mai prochain, a indiqué, samedi, le président de l’instance, Mohamed Tlili Mansri.