Le président de la Ligue tunisienne pour la tolérance, Slaheddine Masri, a appelé samedi les autorités tunisiennes à accélérer l’attribution de la nationalité tunisienne à la veuve de Mohamed Zouari en reconnaissance aux efforts de son mari au service de la cause palestinienne.
” D’origine syrienne, la veuve de Mohamed Zouari a fourni tous les documents nécessaires pour obtenir la nationalité tunisienne sans pour autant avoir obtenu gain de cause “, a-t-il souligné lors d’une conférence de presse à l’occasion du premier anniversaire de l’assassinat de Mohamed Zouari.
” La partie politique dans cette affaire accuse ouvertement le service des renseignements israéliens (Mossad) “, a-t-il dit, ajoutant que l’enquête n’a pas encore révélé tous les détails sur l’assassinat.
” Il est clair que l’auteur de l’assassinat est sioniste “, a-t-il estimé.
Selon le président de la ligue, le Front populaire avait proposé un projet de loi pour criminaliser la normalisation mais ce dernier est resté dans les tiroirs de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
La décision de l’administration américaine de transférer l’ambassade des Etats Unis à Al-Qods a permis de remettre sur la table ce projet de loi. Une nouvelle initiative a été lancée par le Mouvement Echaab avec la participation de 96 députés pour soumettre le projet de loi en question à l’ARP pour adoption.
Par ailleurs, Masri a annoncé que la société civile, dont la Ligue tunisienne pour la tolérance, organisera, prochainement, un rassemblement devant l’ARP pour réclamer la criminalisation de la normalisation.
Il a, en outre, fait savoir qu’une motion électronique a été lancée à l’initiative des composantes de la société civile et des partis politiques afin de collecter un million de signatures pour criminaliser la normalisation avec Israël.
Le collectif de défense dans l’affaire de l’assassinat de Mohamed Zouari a indiqué, vendredi, lors d’une conférence de presse, avoir obtenu un nouveau document prouvant l’implication de parties tunisiennes influentes, notamment des hommes d’affaires et des cadres du ministère de l’Intérieur dans cette affaire.
Ils sont soupçonnés d’avoir facilité la sortie du journaliste israélien du territoire tunisien au lendemain de l’assassinat sans l’avoir entendu par la police concernant les circonstances de son séjour et de sa mission en Tunisie. Le journaliste avait séjourné dans un hôtel situé à proximité du ministère de l’Intérieur à Tunis.
Selon le collectif, ces parties influentes au ministère de l’Intérieur ne se sont pas contentés de faire obstruction à la vérité sur l’assassinat, elles ont, aussi, harcelé son épouse, d’origine syrienne, l’ont empêché d’obtenir la nationalité tunisienne et l’ont menacé d’expulsion.
Intervenant par téléphone lors de la conférence de presse, la veuve de Mohamed Zouari, Mejda Khaled, a affirmé avoir fourni, à la demande du chef du gouvernement, tous les documents nécessaires pour obtenir la nationalité tunisienne, sans pour autant avoir obtenu gain de cause.
Mohamed Zouari a été tué, le 15 décembre 2016, par balles, devant son domicile, route de Menzel Chaker à Sfax-Sud, alors qu’il était dans sa voiture.