Quelque 307 opérations de migration non réglementaire ont été déjouées depuis le 1er janvier jusqu’au 12 décembre 2017, a souligné vendredi Romdhane Ben Amor, membre du forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
Lors d’un point de presse tenu à Tunis à l’occasion de la célébration le 18 décembre en cours de la journée internationale des migrants, Ben Amor a indiqué que ces opérations ont abouti à l’arrestation de 3424 migrants, 129 passeurs et 150 embarcations et autres équipements.
Selon la même source, Sfax est la région qui occupe la première place au niveau du nombre d’opérations de migration irrégulière (112), suivie de Zarzis (34) et Bizerte (32).
L’âge des migrants varie entre 15 et 60 ans et 66% sont âgés entre 20 et 30 ans.
D’après les chiffres du FTDES, entre le 1er octobre 2017 et le 04 décembre 2017, 59 opérations de migration non réglementaire ont été enregistrées. Le nombre de personnes arrêtées serait de 1383 dont 2.38% sont des étrangers et 1.3% sont des femmes.
Romdhane Ben Amor a ajouté que selon le ministère de l’intérieur italien 7988 migrants tunisiens ont été arrêtés entre janvier et fin novembre 2017 dont 2783 auraient émigré en octobre dernier.
S’agissant du rapatriement ” forcé ” des migrants tunisiens par les autorités italiennes et tunisiennes, l’intervenant a indiqué que le FTDES estime ce chiffre entre 1560 et 2190 depuis le début de l’année soit un taux qui varie entre 29 et 39% du total des Tunisiens ayant émigré clandestinement vers l’Italie en 2017.
Dans ce contexte, Romdhane Ben Amor a réaffirmé la position du FTDES qui plaide en faveur de la libre circulation des personnes.
La conférence de presse a été une occasion pour donner la parole aux parents de jeunes migrants tunisiens dont les corps n’ont pas encore été retrouvés depuis des mois pour les uns, voire des années pour d’autres.
” Depuis la révolution plus de 30 mille jeunes tunisiens ont émigré clandestinement vers l’Italie. 504 d’entre eux, nous avons les preuves qu’ils sont en Italie mais nous ignorons à ce jour leur sort”, a souligné Jamel Eddine Mili, l’un des parents.
L’intervenant a rappelé que la commission d’enquête et de suivi du dossier des migrants Tunisiens disparus en Italie n’a fourni aucune information aux parents sur le sort de leurs enfants alors qu’elle a été créée depuis deux ans et elle a les empreintes et les analyses ADN des parents.
” Il s’agit bien du destin de nos enfants et il est hors de question que nous abandonnions cette affaire ! L’Etat doit assumer ses responsabilités et nous fournir des informations sur le sort de nos enfants qu’ils soient morts ou vifs “, a-t-il insisté.
Par ailleurs, Romdhane Ben Amor a indiqué que le FTDES appelle aussi le gouvernement à consacrer un terrain à Zarzis pour le transformer en cimetière pour les migrants dont les corps sont retrouvés sur les côtes de la région et revendique la réalisation des analyses ADN pour connaitre l’identité des cadavres.