Le collectif de défense dans l’affaire de l’assassinat de l’ingénieur Mohamed Zouari, assassiné devant son domicile à Sfax le 15 décembre 2016, a indiqué avoir obtenu un nouveau document prouvant l’implication des parties tunisiennes influentes, notamment des hommes d’affaires et des cadres du ministère de l’Intérieur.
Ils sont soupçonnés d’avoir facilité la sortie du journaliste israélien du territoire tunisien au lendemain de l’assassinat sans l’avoir entendu par la police concernant les circonstances de son séjour et de sa mission en Tunisie. Le journaliste a séjourné dans un hôtel situé à proximité du ministère de l’Intérieur à Tunis.
Lors d’une conférence de presse organisée, vendredi, consacrée aux derniers développements de l’affaire, Me Hanène Khémiri, membre du collectif de défense, a indiqué que la “partie chargée de l’enquête dans le dossier de l’assassinat refuse de dévoiler l’identité de la personne ayant donné l’instruction de faciliter le départ de Tunisie du journaliste israélien”.
Ce qui démontre, selon la journaliste, une complicité avec des parties officielles qui a conduit à l’accomplissement de l’assassinat.
“Le collectif de défense mettra tout en oeuvre pour faire toute la lumière sur l’assassinat de Mohamed Zouari et obtenir toutes les preuves justifiant l’existence d’agents du Mossad israélien en Tunisie”, a-t-elle affirmé.
Selon Khémiri, ces parties influentes au ministère de l’Intérieur ne se sont pas contentés de faire obstruction à la vérité de l’assassinat, elles ont, aussi, harcelé son épouse, d’origine syrienne, l’ont empêché d’obtenir la nationalité tunisienne et l’ont menacé d’expulsion.
Intervenant par téléphone lors de la conférence de presse, la veuve de Mohamed Zouari, Mejda Khaled, a affirmé recevoir des menaces par téléphone, provenant de sources inconnues, suite à sa demande de récupérer les affaires personnelles de son mari.
Elle a ajouté que son compte facebook a été fermé à chaque fois qu’elle publiait des informations sur son mari ou qu’elle réclamait la vérité sur l’affaire.
“Le chef du gouvernement m’a demandée de déposer un dossier pour obtenir la nationalité tunisienne, mais rien n’a été fait à ce jour”, a ajouté la veuve de Mohamed Zouari.
Pour sa part, le porte-parole du pôle judiciaire antiterroriste, Sofiène Selliti, a nié, vendredi, dans une déclaration par téléphone à l’agence TAP, l’existence d’une quelconque défaillance dans l’enquête sur l’assassinat de Mohamed Zouari, ajoutant que les investigations ont révélé l’implication de deux étrangers dans cette affaire.
Le juge d’instruction a émis des mandats d’amener internationaux à leur encontre et des commissions rogatoires ont été envoyées à plusieurs pays, a-t-il indiqué.
Mohamed Zouari, 49 ans, a été assassiné le 15 septembre 2016 par balles dans sa voiture devant son domicile à Sfax.
Selon le ministère de l’Intérieur, une tunisienne est soupçonnée d’être impliquée dans cette affaire. Elle a été arrêtée à l’aéroport Tunis-Carthage en provenance d’un pays européen.
Cinq autres personnes ont été arrêtées entre Djerba, Tunis et Sfax et 4 voitures, deux revolvers, deux silencieux et des téléphones portables ont été saisis.
Plusieurs parties accusent l’entité sioniste d’être impliquée dans ce meurtre en raison des liens que la victime entretiendrait avec le mouvement palestinien Hamas.