La promotion des droits de l’homme qui s’est renforcée en Tunisie après la révolution ne doit pas cacher les lacunes au niveau de la législation et des pratiques dans ce domaine.
C’est ce qui ressort d’un panel de discussion sur la “Situation des droits de l’homme en Tunisie entre réalisations et futures challenges”, organisé jeudi à Tunis.
Les participants à ce panel ont souligné la nécessité de coordonner davantage les efforts entre les institutions de l’Etat, les médias et la société civile pour mettre en application des dispositions de la Constitution garantissant les droits individuels et collectifs et mettre en place les instances constitutionnelles.
Le directeur général des droits de l’homme au ministère des Relations avec les instances constitutionnelles, de la société civile et les droits de l’homme Mohamed Ali Khaldi a estimé que le véritable défi qui se pose consiste à préserver les acquis des droits humains accomplis durant les cinq dernières années et consacrer le concept de l’Etat de droit et des institutions.
Il a indiqué que tous les projets de loi portant sur les droits et les libertés font obligatoirement l’objet de consultation et sont le résultat d’un processus participatif ouvert.
Dans son allocution, Mme Lilas Pieters, Coordonnateur Résident par intérim du Système des Nations Unies en Tunisie, a estimé que la Tunisie constitue dans la région, un modèle à suivre en matière de droits humains.
Elle a cité comme exemple la Constitution tunisienne garante des libertés et l’adoption de conventions internationales y afférentes.
Toutefois, a-t-elle dit, la Tunisie est confrontée à de nombreux défis dont l’harmonisation de la législation avec la Constitution, la mise en place des instances constitutionnelles, le renforcement des droits économiques et sociaux et la création de mécanismes garantissant l’indépendance du système judiciaire.
Pour Zied Dabbar, représentant du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), la liberté de la presse est devenue une réalité depuis la révolution.
Néanmoins, a-t-il ajouté, le journaliste travaille sous pression en ce qui concerne notamment le traitement par la justice des dossiers des journalistes fondé, d’après lui, sur la politique des “deux poids deux mesures”.
Sihem Ben Sedrine, présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) attire l’attention, quant à elle, sur les menaces qui pèsent sur les instances constitutionnelles, évoquant “une tentative de les vider de tout sens et d’en faire des institutions au service des lobbies de l’argent sale”.
De son côté, la députée Bochra Belhaj Hmida, présidente de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité a insisté sur la nécessité d’activer les lois adoptées en matière de protection des droits humains et d’harmoniser la législation nationale avec les dispositions de la Constitution et des lois internationales y afférentes.
Le panel de discussion est organisé par le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme en partenariat avec le ministère des Relations avec les instances constitutionnelles, de la société civile et les droits de l’homme et le PNUD.
Il intervient dans le cadre de la célébration de la campagne annuelle de lancement du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits d l’homme.