Kamel Jendoubi, défenseur des droits humains, ancien président de l’ISIE et ancien ministre, a été désigné, par le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, à la tête d’un groupe d’experts internationaux et régionaux pour enquêter sur les violations des droits de l’homme au Yémen. Depuis trois ans, le pays est le théâtre d’un violent conflit armé faisant des milliers de victimes parmi les civils.
La création de ce groupe d’expert est un pas important pour mettre fin à l’impunité face aux graves violations des droits de l’homme commises par toutes les parties au Yémen, a déclaré, lundi, le Haut Commissaire aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, à l’annonce de la nomination du Groupe.
La recrudescence de la violence meurtrière dans la capitale yéménite, Sanaa, est venue confirmer, une fois de plus, l’impact terrible sur les civils, a relevé Zeid Ra’ad Al Hussein cité dans un communiqué publié sur le site de l’Office des Nations Unies à Genève.
“Pendant trois ans, le peuple du Yémen est exposé à la mort, à la destruction et au désespoir. Il est essentiel que ceux qui ont infligé de telles violations et abus soient tenus pour responsables”, a-t-il ajouté.
Les membres sont Kamel Jendoubi (Tunisie), président, Charles Garraway (Royaume-Uni) et Melissa Parke (Australie).
Le groupe d’experts soumettra un rapport écrit complet au Haut Commissaire d’ici à septembre 2018.
Ce groupe a été mandaté par une résolution du Conseil des droits de l’homme adoptée le 29 septembre 2017. Dans cette résolution, le Conseil condamne “les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises au Yémen, y compris le recrutement et l’utilisation généralisés d’enfants par les parties au conflit armé, les arrestations et détentions arbitraires, le refus d’accès humanitaire et les attaques contre les civils et les biens civils, y compris les installations et missions médicales et leur personnel”.
La résolution demande aux experts “de suivre et de faire rapport sur la situation des droits de l’homme, de procéder à un examen approfondi de toutes les violations présumées et abus des droits de l’homme et d’autres domaines du droit international applicables et appropriés par toutes les parties au conflit et d’établir les faits et les circonstances entourant les violations et abus et, si possible, d’identifier les responsables”.
Kamel Jendoubi avait présidé l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et occupé le poste de ministre auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile et des Droits de l’homme.
Il est membre et président de plusieurs associations de défense des droits de l’homme, notamment le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme depuis 2002.