Tunisie : Présentation du rapport annuel de l’Instance de lutte contre la corruption

Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) Chawki Tabib a indiqué jeudi que la plupart des entreprises et sociétés publiques disposant de ressources financières importantes sont “minées par la corruption”.

Chawki Tabib s’exprimait à l’issue d’une conférence de presse organisée par l’INLUCC pour présenter son rapport annuel pour l’année 2016.

Des entreprises comme la SONEDE, la STEG, Tunisair, les caisses sociales et les établissements de la radio nationale et de la télévision tunisienne sont “minées par la corruption”, a-t-il insisté, citant la situation financière des caisses sociales dont le déficit s’est établi à près de 1700 millions de dinars qui, selon lui, résulte de la propagation de la corruption et de l’absence des mécanismes de bonne gouvernance.

Les personnes soupçonnées de corruption continuent à commettre les mêmes crimes après la révolution, a-t-il dit, déplorant le fait qu’elles agissent sans être inquiétées et avec le sentiment de pouvoir bénéficier de l’impunité.

Chawki Tabib a évoqué également les efforts déployés par certains ministères pour combattre la corruption à l’instar du ministère des Affaires sociales qui a déposé 21 dossiers de corruption devant la justice (dont l’affaire des stents périmés), le ministère de l’Agriculture (13 dossiers), le ministère de l’Education (7 dossiers), le ministère des Finances (8 dossiers).

D’après Chawki Tabib, chaque conseiller, responsable gouvernemental ou dirigeant d’une entreprise publique concerné par une affaire instruite devant le Pôle judiciaire économique et financier pour suspicion de corruption doit présenter sa démission.

Le chef du gouvernement, a insisté Tabib, doit démettre tout responsable concerné de ses fonctions s’il ne le fait pas volontairement pour faciliter les poursuites judiciaires.

Au sujet du rapport de l’INLUCC, Tabib a indiqué que l’instance a reçu 9027 requêtes dont 5594 parvenues via un numéro vert, 275 par voie postale, 2200 déposées au bureau d’ordre et 958 reçues par la présidence du gouvernement.

L’Instance a transféré 94 dossiers devant la justice tandis que d’autres dossiers ont été classés ou transférés aux directions administratives concernées ou à l’Instance Vérité et Dignité ou encore font l’objet d’enquête.