Le président du “Mouvement démocrate” Nejib Chebbi a estimé mercredi “que ce qui manque à la Tunisie à l’heure actuelle est le leadership politique dans le sens noble du terme”. L’échec des gouvernements successifs depuis 2011 a provoqué un sentiment général de déception et brisé l’espoir des Tunisiens, a-t-il ajouté.
Nejib Chebbi qui annonçait ce mercredi au cours d’une conférence de presse, la fondation de son parti “Mouvement démocrate”, a émis un doute quant à l’organisation des élections municipales dans les délais prévus, à savoir le 25 mars 2018. “L’indépendance du président de l’ISIE est contestable et son élection a été décidée de l’extérieur”, a-t-il soutenu.
Le président du “Mouvement démocrate” a également critiqué le rendement de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), estimant qu’elle constitue désormais “l’antichambre pliée à la volonté de l’émir” en allusion aux consignes données par le président d’Ennahdha aux députés du groupe parlementaire de son parti concernant l’élection du président de l’instance électorale.
Présentant le programme de son nouveau parti, Nejib Chebbi a indiqué qu’il sera principalement axé sur la réforme de l’enseignement et la restauration de la confiance en ce qu’il qualifie d'”ascenceur éducatif”. Le slogan du parti, a-t-il ajouté, s’articule autour de la trilogie: Liberté, Equité et Excellence.
Sur sa candidature éventuelle à l’élection présidentielle de 2019, Nejib Chebbi a commenté :” il n’y a pas lieu d’anticiper cette question maintenant. Etre ou ne pas être candidat est une décision qui appartient aux structures du parti”.
S’agissant de ses expériences politiques dans le passé, Nejib Chebbi a concédé “je n’ai pas gagné les élections, mais je n’ai pas échoué dans la gestion de la vie publique”. Ceux qui ont échoué dans l’exercice du pouvoir sont ceux qui ont dirigé le pays depuis 2011, y compris la Troïka et le gouvernement actuel, a-t-il dit.
“Nous tendons la main à toute la famille démocratique pour constituer une force de pression et de proposition”, a lancé Nejib Chebbi, affirmant que son parti sera actif sur la scène politique et accordera une place importante à la jeunesse.
De son côté, le secrétaire général du Mouvement démocrate, Lazhar Bali a estimé que la “Tunisie est placée aujourd’hui sous mandat étranger et subit le diktat du Fonds international monétaire et de la Banque mondiale”.
Il s’agit aujourd’hui de travailler sur l’indépendance de la décision nationale, a-t-il souligné, notant que le port commercial d’Ennfidha n’a pas été réalisé pour ne pas contrarier la France.
Le comité constitutif du Mouvement démocrate est composé de personnalités comme Mohamed Gahbich, Walid Maaouia, Kamel Ben Hamouda, Taieb Houidi et Hamadi Maalaoui.
Ont notamment assisté à l’annonce de la constitution du nouveau parti, Ridha Belhaj et Khemaies Kssila du mouvement “Tunisie d’abord” et l’ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie Mustapha Kamel Nabli.
La Tunisie compte 210 partis dont la plupart ont été crées après 2011.