Tunisie : La campagne “Mouch ala kifek” appelle au retrait du projet de loi sur la répression des atteintes contre les forces porteuses d’armes

Les partisans de la campagne “Mouch ala kifek” ont organisé, samedi après-midi, un sit-in à l’Avenue Habib Bourguiba à Tunis pour réclamer le retrait du projet de loi de répression des atteintes contre les forces porteuses d’armes.

Ils appellent le ministère de l’Intérieur au retrait de ce projet de loi de l’Assemblée des représentants du peuple étant donné qu’il comporte des articles contraires à la Constitution et qui touchent aux libertés d’expression et d’opinion.

La coordinatrice de campagne “Mouch ala kifek”, Wafa Traoues, a appelé au retrait du projet de loi et non à son amendement, relevant que “plusieurs associations et partis politiques soutiennent notre action”.

Mouch ala kifek se déclare être une campagne indépendante qui lutte contre les lois anticonstitutionnelles et œuvre au développement d’une législation en harmonie avec la Constitution de 2014.

Plusieurs composantes de la société civile et des organisations des droits de l’Homme refusent ce projet de loi comporte “plusieurs lacunes et porte atteinte aux principes des droits de l’Homme”. Selon elles, les dispositions prévues dans le projet de loi “jettent les bases d’une dictature et d’un Etat policier” qui font craindre le retour à des pratiques répressives dans le domaine de la presse.

Auditionné, mercredi, par la Commission parlementaire de la législation générale sur le projet de loi en question, le ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem, a proposé la constitution d’une commission regroupant des représentants du ministère de la Défense nationale, du ministère de la Justice, du ministère de l’Intérieur ainsi que des membres de la Commission de la législation générale pour apporter des amendements au projet de loi réprimant les atteintes aux forces armées.

Le ministre a indiqué que son département reste ouvert aux composantes de la société civile pour discuter du projet de loi. “Nous n’allons pas retirer le projet de loi mais nous allons nous ouvrir sur les différentes propositions pour son amendement faites par les députés et les organisations”, a-t-il précisé.

Plusieurs syndicats sécuritaires ont organisé, récemment, un rassemblement de protestation devant le parlement demandant l’accélération de l’examen dudit projet de loi, à la suite de l’attaque au couteau, début novembre courant, de deux gradés de la police au Bardo par “un élément takfiriste”. L’un des deux policiers a succombé à ses blessures.