Entre effets d’annonce et une réelle volonté de réformer, de changer ou, mieux encore, de métamorphoser un paysage culturel où la morosité, la médiocrité et l’inexistence d’une panoplie complète d’outils de politique culturelle ont élu domicile depuis au moins deux décennies, il y a de l’audace, du courage et surtout de l’intégrité et une conviction intime d’une nécessaire révolution «culturelle» dans une contrée où les jeunes forment plus de 50% de la population.
Mohamed Zine El Abidine, ministre de la Culture, ne veut pas se cantonner dans les déclarations d’intention ou des plans de relance tout juste élaborés pour être rangés ensuite dans les tiroirs et oubliés. Il tente de faire et surtout d’agir.
L’une des décisions les plus importantes qu’il a prises depuis qu’il est à la tête du département de la Culture est celle de la création d’un “Fonds dédié aux jeunes créateurs de moins de 35 ans“. Des jeunes qui ont besoin d’être soutenus parce que créatifs, innovants et doués mais malheureusement éclipsés par les prétendus «maîtres» des arts et de la culture dans notre pays. «Nous avions un fonds baptisé “Fonds d’aide à la création“ qui allait dans toutes les directions: cinéma, musique et autres activités artistiques. J’en ai tout récemment discuté avec les commissions d’aide à la création. Je leur ai fait part de mon désir de prodiguer ce fonds à deux acteurs importants sur la scène culturelle nationale, en l’occurrence les jeunes de moins de 35 ans et ceux plus âgés. Ceci permettra aux jeunes créateurs d’accéder plus facilement aux financements et de les distinguer de leurs aînés», explique le ministre de la Culture dans un entretien accordé à WMC.
Le budget attribué à ce fonds démarrera avec 1,5 MDT mais il est évolutif. «Nous ferons en sorte d’aider les jeunes à bien avancer dans leurs projets en aplatissant les entraves administratives. Nous leur consacrerons une direction dédiée. Nous partirons dans les régions et, séances tenantes, nous signerons des contrats et des conventions avec eux pour qu’il y ait moins de bureaucratie et plus d’actions».
Lire l’interview complète du ministre de la Culture, Mohamed Zine el Abidine.
A.B.A