Pour élargir ses coalitions, l’Union Patriotique Libre (UPL) n’a pas à consulter les autres partis, a déclaré sa porte-parole Samira Chaouachi.
Elle s’est dit étonnée de la réaction de certains partis politiques qui ont publié une déclaration commune dans laquelle ils critiquent le retour de l’UPL à la sphère du pouvoir.
“Les grands partis politiques dans les plus anciennes démocraties ne consultent pas les autres partis avant d’élargir leur sphère d’alliance”, a-t-elle tenu à préciser.
Jointe jeudi par l’agence TAP, elle a déploré une “dictature de la minorité” dans la mesure où, a-t-elle expliqué, la déclaration est signée par dix partis dont un seulement est représenté au parlement, à savoir Afek Tounes.
La démocratie exige le respect des positions de la minorité mais elle impose au même temps de tenir compte des résultats des élections.
Selon la porte-parole de l’UPL, la déclaration commune traduit “la crainte” que les élections municipales aient lieu à la date prévue (le 25 mars prochain), notamment après l’adhésion de l’UPL aux mouvements Nidaa Tounes et Ennahdha.
Le poids politique et parlementaire de ces trois pays a permis de surmonter, finalement, la crise de l’Instance supérieure indépendante pour les élections, a-t-elle relevé.
Elle a ajouté qu’à la faveur de la coalition avec Nidaa Tounes et Ennahdha, les députés de l’UPL ont réussi à sauver le processus démocratique et à se concerter autour d’un candidat à la présidence de l’instance électorale. Une coalition qui, selon Samira Chaouachi, a permis, aussi, de rétablir la confiance dans le parlement.
Elle a, par ailleurs, appelé à l’accélération de l’adoption du code des collectivités locales afin de surmonter les difficultés entravant l’organisation des élections municipales.
Des partis politiques avaient dénoncé, mardi, la décision “unilatérale” des mouvements Ennahdha et Nidaa Tounes de réintégrer le parti de l’UPL dans la sphère du pouvoir en dépit des poursuites judiciaires dont son président fait l’objet pour suspicion de corruption.
Dans une déclaration commune, les signataires estiment que le compromis trouvé entre Ennahdha, Nidaa Tounes et l’UPL sur le candidat à la présidence de l’ISIE est de nature à porter atteinte à l’indépendance de l’instance et entamer la confiance dont elle jouit auprès des Tunisiens.
Les signataires, parmi lesquels figurent des partis signataires du Document de Carthage, appellent à un large consensus entre tous les groupes parlementaires autour du nouveau président de l’ISIE. Ils ont mis l’accent sur le souci d’organiser les élections dans les plus proches délais.
Machrou Tounes, le parti de l’Avenir, Afek Tounes, Al Moubadara, le parti du travail patriotique et démocratique, Al Joumhouri, Al Massar, la Tunisie D’abord, Al Badil-Ettounsi et La Rencontre démocratique ont signé la déclaration.
Le retour de l’UPL au Document de Carthage a été annoncé, mardi, au cours d’une réunion de concertation avec Ennahdha et Nidaa Tounes.