Le directeur général de la 28ème session des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), Nejib Ayed a souligné , lors de la clôture de cet événement cinématographique annuel, doyen des festivals africains et arabes, que le sentiment de satisfaction de la réussite de la 28 édition des JCC pour préserver la flamme de ce festival nous invite à appréhender les points faibles et les points forts au moment du travail de l’évaluation qui débutera directement suite à la clôture de cette édition.
Une édition qui, à travers une variété immense d’oeuvres de tous genres et en provenance de tous les coins du monde à donné à voir pour plus de 250.000 spectacles, un chiffre record cette année, des films qui attirent l’attention, éveillent les consciences à travers des oeuvres de plus en plus nombreuses à s’exprimer, à oser prendre la parole, à faire tomber les barrières et à déconstruire les stéréotypes.
A la veille de l’évaluation de cette 28ème édition, les JCC ont renoué cette année avec ses fondamentaux initiés par le cinéaste tunisien Tahar Chriaa. Pour ce premier festival panafricain, l’Afrique s’est distinguée cette année avec neuf prix avec, en tête de liste la plus haute distinction, le Tanit d’Or décerné dans la catégorie Longs Métrages de Fiction au réalisateur brésilien vivant au Mozambique Licinio Azevedo “The train of salt and sugar” et le même prix dans la catégorie Longs Métrages Documentaires au réalisateur Burkinabè Simplice Ganou Herman pour son documentaire “Koro du Bakoro”.
Tout au long de la cérémonie, les membres du jury toutes catégories confondues ont tenu à saluer la qualité des films présentés en mettant l’accent sur la sensibilité et l’originalité dans le traitement des sujets relatifs aux luttes des sociétés arabes et africaines pour la liberté et la dignité.
La 28ème édition des JCC a marqué également un retour à la vocation primaire du festival, celle d’un festival militant mettant le réel et les enjeux des sociétés au centre des sujets abordés dans toutes les catégories entre documentaires et fictions.
Ainsi, le chômage, a été le principal sujet traité dans le film “Vent du Nord” du réalisateur Walid Mattar qui raflé trois prix, -meilleur scénario, Tanit d’or pour la “1er oeuvre” de long métrage-Prix Tahar Chriaa et prix spécial TV5 Monde-. Le même sujet a été abordé dans le documentaire de la cinéaste libanaise Mary Jirmary Jirmanus Saba “A feeling greater than love” où elle explore les liens entre révolution et cinéma à travers les combats des travailleurs au Liban entre 1972 et 1973.
En dépit d’une programmation ambitieuse, cohérente, éclectique et de nature à satisfaire les plus exigeants, des failles organisationnelles ont été observées par ceux qui ont suivi cette 28ème édition. Des perturbations qui ont été remarqués essentiellement dans l’encombrement des points de ventes billets et de réservation des places, ce qui a poussé le directeur du festival à présenter ses excuses à ce sujet au cours de son allocution lors de la cérémonie de la clôture.
Ceci dit, a-t-il expliqué, des points lumineux ont tout de même marqué cette édition, qui a réussi à créer une dynamique à l’avenue Bourguiba, grâce à la projection de films, grâce aux concerts de musique, aux spectacles de danse et aux défilés de costumes de divers pays a donné des couleurs à la capitale Tunis.
Et de conclure ” Mais la palme de cette édition demeure l’affluence record du public notamment les jeunes qui ont investi les salles de cinéma et participé à toutes les activités programmés que ce soit au niveau des rencontres, des colloques ou les évènements dans l’avenue Bourguiba, ce qui a agréablement surpris les invités de la 28ème édition où le cinéma tunisien a, dans le palmarès, occupé le premier rang en raflant 10 prix.