Plusieurs techniciens tunisiens ont estimé que la qualification de la Tunisie au Mondial-2018 est bien méritée et sera bénéfique pour le football national, mais trouvent qu’une préparation scientifique et bien étudiée pour la phase finale est désormais obligatoire.
L’ancien directeur technique de la fédération tunisienne de football, Mahmoud Ouertani, a déclaré, dimanche, à l’agence TAP que “la sélection tunisienne a atteint son premier objectif qu’est la qualification à la coupe du monde Russie-2018 après un parcours difficile, mais le plus dur va commencer avec la phase finale prévue en juin prochain, ce qui nécessite une préparation bien spécifique”.
“La première chose à faire est de reprendre rapidement la compétition nationale pour préserver le rythme en attendant le retour des compétions africaines inter-clubs en février et mars prochains, tout en profitant à bon escient des journées Fifa, avec la programmation de matches amicaux avec des sparring-partners ayant le même niveau que les adversaires de la Tunisie qui seront connus le 1er décembre prochain”, a souligné Ouertani.
Il a ajouté que “le choix des joueurs qui prendront part au Mondial doit se faire selon des critères objectifs et le staff technique doit sélectionner les meilleurs, même des joueurs qui n’ont pas disputé les qualifications, avec la possibilité de faire appel à des jeunes expatriés de la 2e et 3e génération qui pourront apporter le plus escompté”.
“Cela sans négliger, a-t-il précisé, le côté logistique dans la ville russe où évoluera le onze national afin de lui assurer les meilleures conditions aux joueurs dont le seul objectif doit être la qualification au second tour, tout en étant conscient que la concurrence sera très forte”.
Le technicien tunisien a conclu que “le manque de compétition est la chose la plus dangereuse qui peut nuire aux joueurs, comme c’était le cas face à la Libye, même si Nabil Maaloul a tout fait lors du stage de Tabarka pour aligner un groupe dans les meilleures dispositions physiques et mentales”.
De son côté, l’ex-entraineur du Club Africain, Chiheb Ellili a estimé que le onze national a bien mérité la qualification compte tenu du bon parcours réalisé aux éliminatoires grâce à une jeune génération de joueurs.
“La qualification c’est la fin d’une étape et le début d’une autre étape, celle de la préparation…Le onze national participera pour la cinquième fois au mondial et son principal objectif est de passer au second tour qui dépend d’abord du résultat du tirage au sort, puis de la condition physique des joueurs en juin prochain qui est tributaire de leurs activités au sein de leurs clubs et de leur état de santé”, a-t-il expliqué.
L’entraineur tunisien qui a dirigé plusieurs clubs tunisiens et arabes a également indiqué que “les portes de la sélection tunisienne doivent être ouvertes à tous les joueurs capables de donner le plus, mais la qualité et l’intensité de la préparation seront déterminantes pour le parcours des aigles de Carhage en Russie”.
“Il ne faut pas attendre le 15 mai, date de la fin du championnat, pour commencer à préparer le mondial, d’autant plus que le noyau de la sélection nationale est constitué de joueurs évoluant dans le championnat local”, a-t-il souligné.
Mondher Kebaier, actuel directeur technique de l’Espérance de Tunis, a quant à lui mis l’accent sur l’importance de cette qualification, au moment où le football tunisien a besoin d’un tel exploit, de surcroit sous la conduite d’un staff technique purement tunisien après avoir mis fin aux fonctions du Franco-polonais Henri Kasperczak et la nomination de Nabil Maaloul qui a su gérer son groupe et mettre en évidence les qualités techniques des joueurs comme ce fut le cas avec Youssef Msakni, excellent dans le matches décisifs contre la RD Congo et la Guinée.
“Le staff technique a bien fait d’éloigner les joueurs de la pression après l’élimination des équipes tunisiennes des coupes africaines interclubs, ce qui leur a permis de libérer leurs esprits et de se ressaisir après les déceptions vécues”, a estimé Kbaier.
“L’équipe nationale est appelé à garder cet esprit de groupe et cette détermination tout en améliorant le rendement des joueurs après avoir repris le rythme de la compétition”, a-t-il a ajouté, soulignant la nécessité de programmer une préparation riche et scientifique.