L’impasse dans laquelle se trouvent l’élection d’un président à la tête de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et précédemment l’élection du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et l’installation de la Cour constitutionnelle s’explique par une guerre de positions entre les deux plus grands partis politiques, en l’occurrence le Mouvement Nidaa tounes et le Mouvement Ennahdha, a souligné mardi Mohamed Limam, enseignant et chercheur universitaire en sciences politiques.
” Les entraves législatives sont un jeu politique par excellence. Elles ne sont aucunement en rapport avec les textes juridiques “, a-t-il expliqué à l’agence TAP.
” Le problème réside vraisemblablement dans la crise de confiance entre deux pôles opposés “, a-t-il argué.
” Bien que Nidaa Tounes et Ennahdha tentent de véhiculer l’image de deux alliés qui s’entendent, la crise de confiance existe “, a-t-il affirmé.
” Le Mouvement Ennahdha, qui aurait du conduire l’opposition, a préféré rester au pouvoir “.
” Il se contente aujourd’hui de la deuxième position et fait des concessions à son rival par souci de rester au pouvoir “, a-t-il expliqué.
” Bien qu’il cherche à se positionner au sein des structures de l’Etat, Ennahdha veille à ne pas s’impliquer directement pour ne pas assumer la responsabilité de quelconque échec ou problème au pouvoir “, a-t-il encore expliqué.
” L’alliance Nidaa Tounes-Ennahdha aurait du faciliter l’adoption des projets de loi et des décisions importantes “, a-t-il regretté.
D’autre part, Mohamed Limam a estimé que le blocage du processus d’élection d’un président à la tête de l’ISIE pourrait avoir un lien avec le récent mouvement des gouverneurs et des délégués.
Il s’agit, selon son explication, de l’intention de remettre en cause la crédibilité de l’Instance en tant que premier pas pour justifier la réattribution de la gestion des élections au ministère de l’Intérieur.
Réunie lundi en plénière, l’Assemblée des représentants du peuple a échoué pour la quatrième fois consécutive à élire un président à la tête de l’ISIE, ” en dépit d’un consensus préliminaire autour de l’un des candidats en lice “, selon certains députés.