Kazakhstan : Ouverture, à Astana, de nouveaux pourparlers de paix inter-syriens

De nouveaux pourparlers de paix entre le régime de Damas et l’opposition syrienne se déroulement, les 30 et 31 octobre à Astana (Kazakhstan), en vue d’examiner les moyens de mettre fin à un conflit qui a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés en six ans.

Il s’agit du septième “round” de ces négociations parrainées par la Russie et l’Iran (deux alliés de Damas), et la Turquie qui soutient l’opposition.

Ces pourparlers “Astana 7”, annoncés dernièrement par l’envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, sont consacrés à la discussion du sort des otages et prisonniers, de l’enlèvement des morts et de la recherche des disparus.

Ils ont abouti, jusque-là, à la mise en place de quatre zones de désescalade dans plusieurs régions en Syrie: dans les régions d’Idleb (nord-ouest), de Homs (centre de Syrie), dans la Ghouta orientale près de Damas, ainsi que dans le sud du pays.

Selon le chargé de communication du ministère kazakhstanais des Affaires étrangères, le processus de paix d’Astana se concentre sur les questions militaires et techniques et se déroule en parallèle à celui, politique, de Genève.

Il a ajouté que les parties prenantes comptent aussi évoquer les questions liées au terrorisme et “adopter une déclaration commune” concernant le déminage.

“Lors de ces négociations, il est prévu de confirmer la constitution d’un groupe de travail pour la libération des otages, des prisonniers, le transfert des corps des morts et la recherche des disparus”, a-t-il indiqué.

Concernant “Astana 7″, le département des Affaires étrangères du Kazakhstan avait déclaré, vendredi 27 octobre, que toutes les parties syriennes concernées assisteront aux 7èmes pourparlers avec la participation de délégations du gouvernement et de l’opposition syriens en plus des représentants de l’Organisation des Nations unies (ONU), des Etats-Unis et de la Jordanie en qualité d’observateurs.

Le communiqué publié à cette occasion par ledit ministère indique que les trois pays qui parrainent ces pourparlers (Russie, Iran, Turquie) comptent organiser un jour avant la séance plénière, avec la participation de toutes les parties, des concertations bilatérales et tripartites au niveau des experts.

Le ministère relève que l’objectif d'”Astana 7” est de consolider et de préserver les acquis accomplis en matière de cessez-le-feu, outre le renforcement des efforts déployés en vue de réaliser davantage de stabilité dans le pays sur la voie de la transition vers un règlement politique de la crise.

Evoquant ces pourparlers, le président russe, Vladimir Poutine, dont les propos sont rapportés par l’agence de presse Spoutnik, a souligné que “son pays œuvre de manière équilibrée avec tous les participants au règlement de la crise syrienne et prend en considération leurs intérêts”.

Le président Poutine, qui intervenait vendredi à la clôture du forum du Club de discussion Valdai, forum international annuel qui vise à rassembler des experts pour débattre de la Russie et de son rôle dans le monde, a déclaré que “la Russie combat le terrorisme aux côtés du gouvernement légal syrien et d’autres pays de la zone conformément à la légalité internationale”.

Il a ajouté que “l’ensemble de ces actions et cette orientation positive ne sont pas faciles pour nous, mais nous devons faire preuve de patience avec tous les participants à cette opération et mesurer chaque pas et chaque parole tout en respectant leurs intérêts”.

Le président russe a accusé certaines parties qui, au lieu de coopérer pour éradiquer le terrorisme et le combattre réellement, œuvrent à entraver la lutte contre ce fléau et font tout pour que le chaos et le désordre continuent à régner au Moyen-Orient, faisant remarquer, néanmoins, qu’il est encore possible de maîtriser ce désordre.

Lors des 6èmes pourparlers “Astana 6″, à la mi-septembre dernier, la Russie, l’Iran et la Turquie avaient annoncé un accord pour créer une quatrième zone de désescalade à Idleb qui vient s’ajouter aux trois autres zones au nord de la ville de Homs, dans la zone de Ghouta orientale et dans la ville de Deraa à la frontière syro-jordanienne.

Par ailleurs, les parties participantes se sont mises d’accord sur les cartes de deux zones de désescalade au centre de la Syrie, et sur un document portant sur le déminage des sites archéologiques en Syrie.

Des différends sont toutefois apparus entre le gouvernement syrien et l’Iran, d’une part, et la Turquie, d’autre part, sur la question des otages et des prisonniers.

Lors des pourparlers d'”Astana 4″ qui s’étaient tenus le 4 mai 2017, les pays qui parrainent ces négociations ont signé, lors de la réunion de clôture, un accord spécifique stipulant l’instauration d’une trêve en Syrie et la création de zones de désescalade.

L’accord a été signé par les chefs des délégations de Russie, d’Iran et de Turquie, respectivement le représentant du président russe Vladimir Poutine pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Sedat Onal, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Jaberi Ansari.

Les pourparlers d'”Astana 3”, tenus le 15 mars 2017, ont convenu de former un groupe de travail pour l’échange des otages et la libération des prisonniers.

Ont pris part à ces négociations de paix les belligérants (gouvernement et opposition syriens), les pays qui parrainent les pourparlers (Russie, Iran et Turquie), l’ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Il est stipulé dans cet accord que ce groupe de travail est chargé d’améliorer la situation humanitaire en Syrie en oeuvrant à libérer les personnes détenues de manière abusive et à identifier les personnes disparues. L’objectif du groupe de travail est d’organiser l’opération de libération par les belligérants en Syrie.

Les 2èmes pourparlers de paix, tenus le 23 février 2017, ont retenu la ville d’Astana comme cadre supplémentaire pour abriter l’opération de paix en Syrie et compléter les négociations engagées à cette même fin sous l’égide de l’ONU à Genève. Astana est ainsi devenue clairement le lieu approprié pour abriter, dans l’avenir, les pourparlers de paix sur la crise syrienne.

Les pourparlers d’Astana 2 ont abouti à la constitution d’un groupe de travail chargé de superviser l’arrêt des combats en Syrie, et ce, en dépit de la non-application du plan détaillé des accords conclus entre le gouvernement et l’opposition armée.

Pour mémoire, les pourparlers de paix qui se déroulent à Astana représentent un cadre de dialogue pour les belligérants et constituent une étape sur la voie du règlement pacifique du conflit armé.