Le président de l’Instance Nationale de Lutte contre la Corruption (INLCC), Chawki Tabib, a indiqué que l’instance a transféré à la justice 70 à 80 dossiers sur la sécurité routière et l’état des routes et des ponts, objets de “grande corruption” portant sur la construction de ses infrastructures et de “petite corruption” portant sur des dessous de tables ainsi que des dossiers sur l’octroi des permis de conduite, des taxis et des transports collectifs.
S’exprimant devant la presse, samedi à Monastir, Tabib a précisé que l’INLCC a transmis en 2016 et 2017 plus de 200 dossiers à la justice et ce chiffre pourrait atteindre les 250, outre les autres dossiers objet de vérification par l’instance et pouvant atteindre les 3 mille, alors que d’autres dossiers ont été classés n’étant pas du ressort de l’instance ou dont les accusations ne peuvent pas être corroborées.
Au sujet de la dilapidation des deniers publics par le biais de sociétés de blanchiment d’argent avec prête-noms dans le domaine du commerce extérieur, le président de l’INLCC a fait savoir que celle-ci a transmis un dossier à ce sujet au pôle judiciaire et financier, estimant le chiffre des montants blanchis après leur transfert et leur retrait de la Banque Centrale à 3 mille milliards de millimes depuis 2011.
Il a précisé que l’instance reçoit les dossiers par le biais du numéro vert 80102222 portant des rapports sur des suspicions de corruption.
Chawki Tabib avait souligné lors de la séance de clôture samedi à Monastir de la conférence nationale sur la sécurité routière et le droit des personnes handicapées à la sécurité, que l’INLCC considère les organisations de la société civile, dont l’association tunisienne de prévention des accidents de la route, “un important partenaire dans la lutte contre la corruption pour son rôle crucial dans les opérations de sensibilisation et de lutte contre la corruption “.
Il a appelé de nouveau à démanteler le système de corruption et ses outils législatifs, citant, statistiques à l’appui, l’amplification de la petite corruption sur les routes avec une responsabilité manifeste du citoyen qui prend l’initiative de soudoyer les fonctionnaires, outre la responsabilité imputée aux constructions frauduleuses des routes et des ponts dans les accidents de la route.
“Nous voulons profiter de notre droit à la vie, à la dignité, à la liberté démocratique débarrassée de la corruption et fondée sur la bonne gouvernance, l’Etat et toute la société se devant d’œuvrer à édifier la deuxième république basée sur la citoyenneté et l’égalité”, a-t-il souligné en conclusion.