Bercé et très influencé par les pratiques musicales occidentales, européennes et celles des Etats Unis d’Amérique, l’artiste Marwen Allem est un habitué du milieu du jazz avec un parcours aux USA qui l’a mené dans la ville de Seattle, dans l’Etat de Washington, où il donnait des performances aux broadway Shows.
Dans un entretien accordé à l’agence Tap, à l’issue de son spectacle jeudi soir à l’Agora à la Marsa, le compositeur et multiinstrumentaliste évoque son court passage aux Etats-Unis qui lui a permis d’évoluer dans le cadre d’un orchestre sur un bateau de croisière en tant que bassiste mais également sur la contrebasse qu’il maîtrise bien. Sur le même bateau, il s’est produit aussi dans un Quartet qui jouait des standards de Jazz.
De ce parcours qui l’a également conduit, durant un an, dans plusieurs pays et villes, est né “The Exit”, seconde oeuvre de l’artiste après un premier projet conçu à son retour en Tunisie où il se produit à l’espace l’Agora depuis son ouverture en 2014.
Présenté en première, “The Exit” est réalisé à partir d’arrangements de célèbres compositions du dernier siècle, comme “Bebè” du Brésilien Hermeto Pascoal et deux chefs d’oeuvres de l’afro jazz américain, “Nardis” de Miles Davis et “Take the A Train” de Duke Ellington.
De ses propres créations, il a joué “Warda” (Rose) et “There’s Hope”, une balade inspirée des maqams de la musique tunisienne. “Niqat wa qalimat” ou “points et paroles” est un morceau pour lequel il n’a encore pas trouvé les bonnes paroles. Il a à cet effet précisé que ce titre “sera éventuellement présenté en version vocale dans le futur” dans le cadre d’une collaboration avec des tiers, un parolier et un chanteur.
Pour les prochaines représentations, il compte s’orienter vers une version plus acoustique de ce projet présenté dans un esprit plutôt électrique. A cheval entre deux mondes, deux genres et deux instruments, sa musique est un métissage harmonieux entre occidental et oriental avec cette touche de Jazz revisité. Il y introduit le nay, un instrument typiquement tunisien surtout qu’il “s’adapte facilement à la mise en scène jazz” a-t-il mentionné.
Cette fusion de sonorités a créé un beau dialogue sonore entre instruments dans une sorte d’échange entre guitare et contrebasse ou entre guitare et nay.
Son inspiration vient d’artistes compositeurs tels que Duke Ellington, Jimmie Van Hossen, Kol Porter, Georges Gershwin, maîtres pionniers des standards de Jazz. Pour lui, l’arrangement qui est une pratique très adoptée dans les milieux du jazz new yorkais est devenu répandue dans la musique en général.
L’artiste évoque son voyage en 2012 à New York où il a visité plusieurs établissements et écoles de musique, et où il a joué dans les formations des plus prestigieux conservatoires au monde,-comme ceux de Manhattan New School et Purchase Queens college-, qui se produisent dans des clubs de Jazz.
Réconcilié avec son identité orientale, il s’inspire également de la musique orientale, espérant laisser son empreinte dans cette musique en lui apportant une nouvelle touche. D’ailleurs, de là vient le nom de son projet “The Exit” qui renvoie à cette idée de “sortie de l’image stéréotypée d’un orchestre arabe, pour l’envelopper d’une nouvelle touche à influence jazz.”
Son projet se situe dans la lignée de cette nouvelle tendance musicale qui tend à révolutionner les pratiques musicales en donnant une nouvelle âme et un coup de jouvence dans l’esthétique musicale.
En Tunisie, il a souvent eu des collaborations avec l’Orchestre national tunisien et la troupe nationale. Occasionnellement, il accompagne des artistes tunisiens, dont Mohamed Ali Kammoun, Yasmine Azaiez, Lobna Noomen, Yassine Boulares, Omar el-Ouaer et le jazzman Fawzi Chkili avec qui il prépare un nouvel album.