Le développement du système d’information sanitaire s’impose comme une des actions fondamentales pour asseoir une bonne gouvernance dans les structures sanitaires, a affirmé mercredi Sonia Ben Cheikh, secrétaire d’Etat à la santé.
” Nous comptons, pour y parvenir, mettre en place la stratégie la mieux appropriée et élaborer une feuille de route à cet effet “, a-t-elle précisé.
S’exprimant lors d’une rencontre entre les professionnels tunisiens et français en santé numérique sur ” l’E-santé Business France “, organisée à Gammarth à l’initiative du ministère de la santé et de l’ambassade de France en Tunisie, Ben Cheikh a indiqué qu’un appel d’offres pour la réalisation d’une étude stratégique pour le développement de ce système d’information sanitaire a été lancé et dont les résultats fourniront un plan d’investissement dans ce domaine.
Selon la secrétaire d’Etat, les nouvelles technologies de la communication sont perçues, au ministère de la santé, comme un moyen pour lutter contre les inégalités en matière de santé.
Et d’ajouter ” Les choix et les opportunités qu’offre le domaine du numérique en santé constituent un moyen à mobiliser au service des professionnels de la santé exerçant dans des zones reculées, en leur offrant un outil d’aide, d’encouragement et de formation pouvant assurer les meilleurs services possibles au profit des populations de ces régions où on note un manque en médecine spécialisée “.
Pour le développement du système d’information sanitaire, le ministère de la santé a engagé des actions permettant la mise en œuvre de projets prioritaires. Certaines de ces actions ont été énumérées, dans le cadre de cette rencontre.
Il s’agit, notamment, de la mise à niveau de ” l’infrastructure réseau santé de nouvelle génération et de haut débit ” sans laquelle aucun projet e-santé ne pourra être déployé correctement, ainsi que l’extension de ce réseau à toutes les structures de première ligne à savoir les 2100 dispensaires déployés sur tout le territoire national.
Le deuxième projet que le ministère est en train d’élaborer est la généralisation de la mise en place d’un système d’archivage et de partage de l’imagerie médicale (PACS) dans toutes les structures hospitalières. Ce projet qui, grâce à la ” télé-radiologie “, permettra la lecture des images radiologiques produites par des structures sanitaires, régionales équipées.
Un autre projet prioritaire a été cité, dans le cadre de cette rencontre, portant sur le développement du système d’information relatif à la gestion des médicaments dans tous ses aspects depuis la pharmacie centrale de Tunisie jusqu’à leur dispensation au niveau des structures sanitaires publiques.
” La mise en place d’un tel projet requiert notamment l’instauration du dossier médical informatisé dans les structures hospitalières mais aussi dans les centres de santé de base dont la révision du contenu et la numérisation font l’objet des travaux d’une commission technique élaborée à cet effet. “, a fait savoir la secrétaire d’Etat à la santé , annonçant la création d’une unité chargée de la santé numérique au sein du ministère de la santé et qui œuvre à combler l’insuffisance enregistrée dans ce domaine.
De son côté, Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie a évoqué la nécessité de l’échange des expertises entre la Tunisie et la France pour la promotion de la qualité du secteur de la santé, notant que l’introduction de la numérique à la santé exige l’union des efforts et la collaboration entre les différentes parties concernées.
L’expérience E-santé de l’hôpital Habib Thameur a été présentée dans ce cadre par Hazem Jaoua, responsable service anesthésie réanimation, qui a passé en revue les apports de la numérique à la santé, citant notamment le rapprochement des services du patient et l’organisation du domaine médical.