L’ancienne présidente de l’association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et activiste féministe, Ahlem Belhaj a appelé, samedi à Tunis, la gauche tunisienne, à faire de la question de l’égalité dans l’héritage, un axe principal de son action militante en vue de réaliser la justice sociale et la répartition équitable de la richesse.
S’exprimant lors d’une rencontre organisée à l’initiative de l’association NACHAZ sur “les composantes de la gauche tunisienne et la question de l’héritage”, dans le cadre d’une série de conférences sur la gauche est les questions sociales, Belhaj a appelé la gauche à soutenir le mouvement féministe dans sa lutte contre le patriarcat qu’elle considère comme étant un système de prédominance des hommes sur les femmes et d’oppression de ces dernières.
Elle ajouté, au cours de ce débat animé par le journaliste et blogueur, Haythem Mekki, que malgré l’évolution positive de la position de la gauche dans la question de l’égalité dans l’héritage, les flottements persistent.
Elle a indiqué que la gauche n’avait pas soutenu l’ATFD dans sa bataille en vue de réaliser l’égalité entre les hommes et les femmes en matière d’héritage, rappelant, à cet égard, que les partis de gauche avaient refusé de signer la pétition lancée par l’association en 1999 en faveur de l’égalité dans l’héritage.
Belhaj a justifié ce refus par le fait que le mouvement féministe était considéré à cette époque comme étant un mouvement bourgeois et que la question ne concernait, selon la gauche, que les femmes de la classe bourgeoise.
Pour sa part, Haythem Mekki a regretté que la question de l’égalité totale en droits et en devoirs entre les citoyens y compris dans l’héritage fait encore débat, ajoutant que la revendication des droits révolutionnaires est toujours légitime même si elle ne figure pas parmi les priorités des décideurs et va à l’encontre de leurs agendas politiques.
L’association NACHAZ a été créée en décembre 2014. Elle œuvre à contribuer à instaurer la culture démocratique.