Le Front populaire (FP) a critiqué la manière dont a été annoncé le report des élections municipales au 25 mars 2018. Cette nouvelle date a été décidée en catimini, sans consulter les différentes parties politiques, selon le Front.
Son porte-parole Hamma Hammami, qui s’exprimait mardi en conférence de presse à Tunis, a estimé que la démarche adoptée dans le choix de la première et de la deuxième date pour les municipales, compromet l’indépendance de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE).
Pour rappel, les élections municipales étaient initialement programmées pour le 17 décembre 2017.
Hamma Hammami a indiqué que les partis politiques avaient, pourtant, appelé à l’organisation d’une réunion pour se concerter sur une nouvelle date. “Mais cette date a été fixée de manière précipitée entre quelques partis politiques”, en allusion aux mouvements Ennahdha et Nidaa Tounes principalement.
Sur un autre plan, le porte-parole du FP a déclaré que l’adoption de la loi sur la réconciliation administrative témoigne vient confirmer ” une grave tendance de la coalition au pouvoir à transgresser les dispositions de la Constitution, à changer de régime politique et à restreindre les libertés”.
Abordant le volet économique, Hamma Hammami a relevé que l’unique programme du gouvernement est celui d’exécuter les diktats du Fonds monétaire international. Il a appelé toutes les forces vives à faire face à cette orientation qui, selon lui, présage d’un retour du régime totalitaire.
De son côté, Zied Lakhdhar, dirigeant du FP et secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié (Ppdu), a qualifié de “mascarade” la réunion tenue lundi par l’instance électorale avec les représentants des partis politiques et des trois présidences sur l’organisation des élections. Il considère que la décision a été prise hors du dialogue, ce qui pousse à s’interroger sur l’indépendance de l’instance.
Pour sa part, Zouhaier Hamdi, secrétaire général du Courant populaire (composante du Front), est revenu sur l’entretien accordée par le Président de la République, Béji Caid Essebsi, à la chaîne nationale 1 diffusé lundi soir. Les déclarations du président de la République constituent une attaque virulente contre le FP et son porte-parole Hamma Hammami, a-t-il regretté.
“Ce discours n’était pas à la hauteur de la scène politique nationale. Le chef d’Etat est censé représenter tous les Tunisiens mais il prouve, une fois de plus, son parti-pris pour Nidaa Tounes et la coalition au pouvoir”.