Le vice-Premier ministre russe chargé des Sports, Vitali Moutko a accusé mardi l’Agence mondiale antidopage (AMA) d’être en partie responsable des violations dont s’est rendu coupable le sport russe, considérant qu’il est peut-être temps de tourner la page de ce scandale.
Selon Vitali Moutko, l’AMA avait approuvé la nomination de Grigori Rodtchenkov comme directeur du laboratoire antidopage de Moscou, alors qu’il était accusé par l’instance internationale d’avoir été au cœur d’un système de dopage.
“Que cet homme ait lui-même violé les règles et les procédures de l’AMA, nous sommes d’accord. Et nous l’avons renvoyé”, a indiqué Mr Moutko dans une déclaration à la presse, ajoutant que “la Russie est entrain de réformer son système de lutte contre le dopage, mais il doit l’être de façon à ce que la responsabilité repose aussi sur l’AMA. Ils auraient dû être garants de cet homme, car ils l’ont accrédité et l’ont autorisé à travailler”, a ajouté le vice-Premier ministre russe. “Il était sous leur contrôle, mais c’est l’Etat russe qui est blâmé pour cela”, a-t-il encore regretté.
Selon Moscou, Grigori Rodtchenkov, accusé notamment d’avoir détruit plus d’un millier d’échantillons d’athlètes à la veille d’une visite d’inspection de l’AMA, était un fonctionnaire subordonné à cette instance, dont les activités n’étaient donc pas contrôlées par l’Etat russe.
Mr Rodtchenkov, qui avait démissionné du laboratoire antidopage de Moscou au début du scandale, s’est ensuite réfugié aux Etats-Unis, où il a lancé d’autres accusations, notamment sur le système de dopage mis en place en 2014, lors des JO de Sotchi et impliquant les services secrets. “Il est temps de mettre un terme à cette histoire et d’arrêter de blâmer le sport russe, car nous sommes sous le contrôle d’organisations
internationales depuis deux ans”, a ajouté le vice-Premier ministre russe.
L’Agence russe antidopage (Rusada) a été suspendue en novembre 2015 suite à la publication d’un rapport de l’AMA, révélant les rouages d’un vaste système de dopage, mis en place entre 2011 et 2015.
A la suite de ces révélations, les athlètes russes ont été interdits de toute compétition internationale d’athlétisme. En juin, l’AMA a toutefois autorisé la Russie à mener à nouveau ses propres contrôles antidopage, sous la supervision de ses experts et de ceux de l’agence britannique (UKAD).