“Nous comptons internationaliser l’affaire de la disparition de Sofiene Chourabi et Nadhir Ketari”, ont annoncé, vendredi, les intervenants à une colloque organisé à l’occasion de la Journée nationale de protection des journalistes.
Ils ont affirmé que les organisations lauréates du Nobel de la Paix ainsi que des composantes de la société civile adresseront une correspondance au secrétaire général des Nations Unies pour connaitre la vérité sur le sort des deux journalistes disparus depuis 3 ans en Libye.
Au cours de ce colloque, tenu au siège du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), les intervenants ont déploré l’indifférence du gouvernement envers ce dossier.
Le président du SNJT, Néji Bghouri, a indiqué que “l’échec de l’Etat dans la gestion de ce dossier nous a poussé à internationaliser cette affaire afin d’identifier les parties libyennes derrière la disparition de Chourabi et Ketari”.
Il a annoncé la création d’une commission pour le suivi de ce dossier, appelant l’Exécutif à mettre des agents des fonctionnaires des ministères de la Justice, de l’Intérieur et des Affaires étrangères à la disposition de cette commission pour une meilleure coordination.
Le bâtonnier de l’Ordre national des avocats, Ameur Mehrezi a, pour sa part, affirmé que “l’affaire Sofiane Chourabi et Nadhir Ketari est devenue une affaire nationale”.Selon lui, “le gouvernement dispose des informations et moyens lui permettant de connaitre la vérité” (…) mais “n’a pas exercé son travail correctement”.
Il a affirmé que la commission des avocats œuvrera à enrichir le dossier à travers des experts en droit afin d’exercer une pression sur la Tunisie et la Libye qui “dispose d’une société civile capable de jouer un rôle déterminant”.
De son côté, le représentant de la Ligue tunisienne de Défense des droits de l’Homme, a affirmé que l’internationalisation de l’affaire ne veut pas dire la mise en doute de la magistrature tunisienne, mais relle a plutôt pour but de responsabiliser la Tunisie surtout sur le plan international.
La représentante du collectif de défense, Neziha Boudhib, a expliqué que “la disparition forcée est un crime contre l‘humanité et relève des compétences de la Cour pénale internationale”, indiquant que les parties libyennes accusées de l’enlèvement sont connues du CPI et font déjà l’objet d’une enquête.
“Le CPI les considère comme des groupes armées”, a-t-elle affirmé.
Sofiene Chourabi et Nadhir Ketari ont disparu en Libye depuis le 8 septembre 2014.