Au moment où les organisateurs des élections assurent que les préparatifs des municipales vont bon train et que cette échéance électorale pourrait être organisée dans les délais impartis, plusieurs composantes de la scène politique poussent vers le report de ce rendez-vous prévu pour le 17 décembre 2017.
A l’exception du Mouvement Nidaa Tounes et du Mouvement Ennahdha qui s’attachent à cette date butoir, les partis politiques estiment judicieux de repousser la date des élections.
Se déclarant prêts à cette échéance, Nidaa Tounes et Ennahdha ont affiché leur intention d’aborder les municipales avec des listes sous leur propre étiquette, alors que les autres partis ne se sont pas prononcés à ce sujet.
Incapables de se présenter dans toutes les circonscriptions électorales, ces partis sont actuellement en train de délimiter les circonscriptions électorales auxquelles ils peuvent participer et de se concerter sur une éventuelle participation à ces élections dans des listes communes ou des fronts électoraux.
La carte électorale compte 350 circonscriptions.
Le Mouvement ” La Tunisie d’abord “, le Mouvement Machrou Tounes, le parti Al-Jomhouri estiment que la date des municipales n’est pas appropriée, compte tenu notamment du retard pris dans la discussion du Code des collectivités locales.
Selon le Secrétaire général du parti Al-Jomhouri, Issam Chebbi, les municipales ne peuvent être organisées, tant que le Code des collectivités locales ne sera pas adopté avant octobre 2017, les vacances ne seront pas comblées au sein de l’Instance supérieure indépendance pour les élections (ISIE) et les chambres régionales ne seront pas installées.
Cette thèse a été corroborée par le Secrétaire général du Mouvement Machrou Tounes, Mohsen Marzouk ainsi que par le porte-parole du Mouvement ” La Tunisie d’abord “, Abdelaziz Kotti qui a estimé que ces insuffisances risquent d’avoir des effets négatifs sur le climat électoral.
Selon Adel Brinsi, membre de l’ISIE, les arguments avancés par ces partis politiques pour reporter la date des municipales sont erronés et reflètent leur impréparation à cette échéance électorale.
” Le quorum nécessaire pour le bonne marche du bureau de l’Instance est disponible et toutes les solutions juridiques ont été trouvées pour habiliter le vice-président de l’ISIE à diriger l’Instance au cours de cette échéance électorale “, a-t-il assuré.
A son tour, Moez Bouraoui, expert dans les affaires locales et électorales et président de l’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (ATIDE) a estimé que ” tous les prétextes avancés par les partis politiques pour reporter la date des municipales sont totalement erronés “.
Selon lui, le Code des collectivités locales qui devrait définir les prérogatives et les missions des collectivités locales pourrait être fin prêt avant le 17 décembre 2017. L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a franchi des pas avancés dans la discussion de ce projet de loi, a-t-il dit.
En tout état de cause, même si ce n’est pas le cas, les municipales pourront être organisées avant l’adoption du code des collectivités locales, dans la mesure où les Conseils municipaux élus vont prendre fonction en février 2018, a-t-il ajouté.