Mohamed Jemour, dirigeant du parti des patriotes démocrates unifié et membre du collectif de défense dans l’affaire de l’assassinat du martyr Chokri Belaid, a affirmé “l’existence de nouveaux éléments qui seront divulgués prochainement et sur lesquels la défense est en train de travailler”.
Dans une déclaration, samedi, à l’agence TAP, Jemour a indiqué que le collectif de défense est en train d’interagir avec la décision de clôture de l’enquête préparée dernièrement par le juge d’instruction. Cette décision a été transférée devant la chambre d’accusation et sera examinée au cours de l’audience prévue en septembre prochain, a-t-il ajouté.
Cette partie du dossier concerne les individus en fuite impliqués dans l’assassinat de Chokri Belaid, a-t-il dit, précisant que le juge d’instruction a mené des travaux d’extrapolation dont il avait été chargé par la chambre d’accusation de la Cour d’appel.
Selon lui, l’imam de la mosquée de la cité el Khadra a été arrêté après son extradition par les autorités saoudiennes et serait en lien avec le dossier. Dans une première phase de l’instruction, il a été entendu en tant que témoin, a-t-il ajouté.
Il a, par ailleurs, indiqué que le fait d’ “accuser le mouvement Ennahdha d’être impliqué moralement et politiquement” dans l’assassinat de Chokri Belaid “ne veut pas dire que ce parti a une responsabilité pénale” dans cette affaire.
“Déterminer une responsabilité pénale exige des preuves irréfutables et le collectif de défense refuse de mettre en jeu sa crédibilité”, a-t-il lancé.
Par contre, “les Tunisiens se doivent de connaitre la vérité s’il y a preuve d’une quelconque implication d’une partie politique ou qu’il s’agit d’un crime d’Etat. Le collectif de défense ne ménagera, alors, aucun effort pour révéler la vérité”, a soutenu Mohamed Jemour.
Il a rappelé que la défense avait adressé, en juin dernier, une correspondance au rapporteur spécial des Nations Unies chargé de l’indépendance des juges et des avocats et lui a fourni “un rapport sur l’affaire de l’assassinat de Chokri Belaid”.
Le rapport souligne que le juge d’instruction qui était en charge de l’affaire et qui a été, ensuite, promu procureur de la République n’a pas fait preuve de professionnalisme et d’impartialité comme l’exigent les normes internationales relatives à l’indépendance de la magistrature, a-t-il précisé.
Il a fait savoir que le collectif de défense est déterminé à assurer le suivi du dossier de l’assassinat de Chokri Belaid, vu la gravité de l’affaire, appelant les autorités à assumer leur responsabilité, notamment le président de la République, garant de la Constitution, ainsi que les ministres de la Justice et de l’Intérieur.
Chokri Belaid, avocat, opposant de gauche et ancien secrétaire général du PPDU, avait été assassiné, le 6 février 2013, au pied de son immeuble.