Devant des fans adeptes de cette école artistique basée sur la parole profonde, le renouvellement musical et la voix mélodieuse, Mohamed Mounir, le chanteur défenseur de la création et de la liberté intellectuelle, a interprété, vendredi soir au théâtre de plein air de Hammamet, les morceaux qui ont fait sa célébrité et sa particularité depuis de très longues années.
Et c’est avec une immense joie que le ” King “, après 15 ans d’absence de la Tunisie, a retrouvé ses fans tunisiens dans le concert donné dans le cadre de la programmation Indoor de la 53 ème édition du Festival international de Hammamet (FIH), et dans lequel il a gratifié l’assistance d’une revue de ses plus belles compositions qui ont jalonné le parcours de l’artiste.
Comme à l’accoutumée, la prestation de Mohamed Mounir a fonctionné comme une belle toile agrémentée de la profondeur du verbe et de la mélodie.
Dès l’entame du concert, il interprète ” Ah ! El arab”, ” Alli soutek “, ” Ellila ya samra “, ” El koun “, mettant du coup un public debout, sous le charme de la veine pop de ce chanteur égyptien qui a acquit au fil des années le surnom de “La Voix de l’Egypte” et qui est considéré comme l’un des rares artistes de la scène arabe dont les choix musicaux engagés font l’unanimité tant au sein des élites que des couches populaires.
La force musicale imprimée par des accompagnateurs chevronnés qui combinent parfaitement bien instruments traditionnels et modernes, expressions rythmiques classiques et contemporaines, a ponctué la suite du concert.
Outre son charisme naturel marqué par une nervosité permanente et une effervescence spirituelle et poétique, la particularité de Mohamed Mounir est d’avoir réussi, hier, à trouver la bonne combinaison entre le jazz et l’échelle pentatonique de la musique nubienne, refusant de s’inscrire dans la nouvelle vague de show-biz qui fait fi de toutes les valeurs musicales et culturelles.