L’action de la pièce ” Les montagnes nous parlent ” mise en scène par Hedi Ben Abbes et produite par le Centre des arts Dramatiques et Scéniques du Kef, qui a été présentée hier au théâtre de plein air de Hammamet dans le cadre de la programmation Indoor de la 53 ème édition du FIH, se passe dans le décor d’une montagne.
Ce mélodrame, joué dans le cadre d’une approche scénographique proche de l’installation, obéit aux trois règles du théâtre classique avec l’unité du temps, de l’action et de l’espace.
L’histoire et les dialogues sont servis par le jeu des comédiens Dalila Meftahi, Imen Mammech, Lassaad Hamda, Hassan Rebh et Mohamed Saidi. La pièce est une sorte de reconstitution du tragique devenir d’une jeunesse lésée et désespérée, dépeinte à travers l’histoire de Dhaou (Lassaad Hamda). Un diplômé de l’enseignement supérieur, qui, comme tant d’autres, peine à trouver un travail décent et stable. Il sombre petit à petit dans l’extrémisme religieux.
Les scènes se passent dans un décor montagneux, dans un de ces patelins reculés devenus, ces dernières années, de véritables essaims de terroristes. Les montagnes, ces géants en pierres, dont se ressourcent les habitants, qui ont abrité et assisté à différents chamboulements historiques, nous livrent des bouts d’histoires, celles de ces femmes usées par le poids du bois qu’elles ramassent quotidiennement, celles des beuveries nocturnes, des rendez-vous amoureux furtifs loin de l’œil inquisiteur d’une société conservatrice et traditionnaliste, du quotidien de jeunes soldats qui, avec des moyens dérisoires, doivent faire face à la menace terroriste…