Quartes éléments en rapport avec les incendies qui ont touché récemment certaines régions, ont été placés en garde à vue à Jendouba et deux autres à Bizerte, a confirmé samedi le porte-parole de la direction générale de la Garde nationale Khalifa Chibani.
S’exprimant en point de presse au Palais du gouvernement à la Kasbah, il a indiqué que la majorité des personnes impliquées dans ces incendies sont des agents de chantiers temporaires recrutés puis abandonnés, selon les investigations préliminaires.
Ils auraient déclenché les incendies dans l’espoir d’être engagés dans les interventions des forces de sécurité pour contenir les flammes.
Chibani a ajouté, aussi, que des différends familiaux sur la propriété de certaines terres et le désir d’installer des pâturages seraient également à l’origine des incendies.
Il a évoqué, en plus des motifs criminels, des facteurs naturels liés à la hausse des températures et à la nature de la végétation.
Le responsable, a toutefois, affirmé que jusqu’à cette heure, rien ne prouve que des groupes terroristes soient derrière ces incendies, indiquant qu’une coordination est établie avec l’Algérie dans le domaine sécuritaire et des incendies. “La situation est sous contrôle”, a-t-il tenu à assurer.
De son côté, le directeur général des forêts au ministère de l’Agriculture, Habib Abid, a présenté des statistiques sur les incendies enregistrés dans les forêts, ravageant 1300 hectares annuellement.
Il a, dans ce contexte, précisé que le nombre des incendies a augmenté entre 2011 et 2014 et baissé en 2015 et 2016.
Selon Abid, la situation était stable jusqu’à la date du 29 juillet dernier. Quatorze incendies ont été enregistrés au début du mois d’août. La Commission régionale des catastrophes a été convoquée.
“Des dizaines d’incendies ont été circonscrits au moment où d’autres se sont produits, ce qui a suscité les soupçons sur leur origine”, a-t-il fait observer, ajoutant que de nouvelles mesures ont été prises pour maîtriser les incendies à Sejnane.
Pour sa part, le représentant du ministère de la Défense, le colonel Mouldi Al Yahmadi a souligné que 500 militaires ont été déployés à Sejnane, Tabarka, Ain Draham et Jendouba et que tous les moyens ont été mis en place pour agir avec toute la célérité possible. Le département avait prévu des réservistes prêts à intervenir en cas de besoin, a-t-il encore ajouté.
Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture et des ressources hydrauliques chargé de la production agricole, Amor Behi, a indiqué que près de 100 incendies ont été enregistrés dans plusieurs régions de la République dévastant 2 mille ha de massif forestier.
Généralement, les pertes enregistrées chaque année se situent aux alentours de 1300 ha, mais le réchauffement climatique et la hausse des températures font que des pays comme la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, l’Italie ou encore le sud de la France soient exposés à ces risques.
Pour sa part, le Colonel-major, chef de la salle des opérations centrale de la Protection civile, Salah Korbi a affirmé que la majorité des incendies qui se sont déclenchés dans 8 différents gouvernorats ont été circonscrits mais les flammes persistent dans quelques zones à Bizerte, Béja, Jendouba et Kasserine.
Il a, par ailleurs, exprimé sa crainte de voir la propagation des flammes gagner les agglomérations voisines, indiquant qu’à titre préventif, plusieurs centres d’accueil ont été aménagés et 12 familles évacuées vers le lycée de Sejnane et la Maison de culture de Aïn Draham où 23 habitations ont été endommagées par le feu.
“La situation dans les gouvernorats concernés est, à ce stade, maitrisée et rassurante, notamment à Béjà et Jendouba”, a encore ajouté, le colonel-major Korbi, soulignant que le degré de vigilance reste élevé et que toutes les mesures ont été prises pour éviter la propagation des flammes et protéger les habitations.