Les Mondiaux-2017 d’athlétisme démarrent en fanfare vendredi à Londres avec les premières foulées de la légende du sprint et futur retraité Usain Bolt lors des séries du 100 m et la finale du 10.000 m où la vedette du demi-fond Mohamed Farah, à l’image ternie par des soupçons de dopage, espère faire oublier les polémiques devant son public.
L’heure des adieux approche à grands pas pour le Roi Bolt. Certes, le Jamaïcain sera également engagé avec son pays dans le relais 4×100 m, le 12 août, mais c’est surtout sur le plan individuel que l’ultime récital de la superstar de l’athlétisme est particulièrement attendu.
La course de vendredi ne sera qu’une formalité pour Bolt et les choses sérieuses ne débuteront que samedi avec les demi-finales et la finale. Mais il sera déjà intéressant d’analyser sa prestation et son chrono par rapport à ceux de ses plus sérieux rivaux, même si la grosse bagarre n’aura lieu que le lendemain.
Fidèle à son habitude, le recordman du monde du 100 m (9 sec 58) et du 200 m (19 sec 19) affiche en tout cas une foi inébranlable en sa capacité à tenir son rang malgré seulement trois petites sorties cette année sur la ligne droite et un seul passage sous les 10 secondes (9 sec 95, le 21 juillet à Monaco).
Bolt a vu jeudi un adversaire de poids éliminé avec le forfait d’Andre de Grasse, touché aux ischio-jambiers. Troisième du 100 m et deuxième sur 200 m aux JO-2016, le Canadien faisait figure de sérieux prétendant au titre sur les deux distances du sprint. Sa défection ne peut que réjouir Bolt mais il reste encore du beau monde pour tenter de lui gâcher la fête.
Entre le vétéran (35 ans) Justin Gatlin, son dauphin aux JO-2016 après une suspension de quatre ans pour dopage, Yohan Blake (27 ans), toujours aux avants postes, et les jeunes Christian Coleman (21 ans), meilleur performeur en 2017 (9 sec 82) et Akani Simbine (23 ans), la partie ne s’annonce pas de tout repos pour le Jamaïcain.
L’autre temps fort de cette première journée aura pour théâtre le 10.000 m où tous les yeux seront rivés sur Mohamed Farah. Le quadruple champion olympique délaissera la piste pour le bitume au terme de la saison et l’athlète d’origine somalienne rêve à 34 ans d’un épilogue heureux sur 10.000 et 5000 m (finale le 12 août) dans le stade qui l’avait couronné aux JO-2012. Mais les révélations de l’Agence américaine antidopage (Usada) sur les méthodes controversées de son entraîneur Alberto Salazar ont jeté le trouble sur son parcours.
Les hackers russes des Fancy Bears ont récemment enfoncé le clou en dévoilant un document de novembre 2015 de la Fédération internationale (IAAF) dans lequel le nom de Farah apparait, parmi une quarantaine d’autres, avec la mention “dopage probable, passeport (biologique) suspect”. Six mois plus tard, son profil était cette fois qualifié de “normal”.
Sur la piste du stade olympique, Farah ne pourra pas en revanche éviter l’affrontement avec ses opposants kényans et éthiopiens. Il devra surtout se méfier en premier lieu de Geoffrey Kipsang Kamworor, deuxième des Mondiaux-2015 sur 10.000 m, double champion du monde de cross-country et médaillé d’or aux Mondiaux de semi-marathon. Un sacré client à dompter.