Le groupe “Tinariwen” qui s’est produit mardi soir au théâtre de plein air de Hammamet dans le cadre de la programmation Indoor de la 53 ème édition du FIH, a mis le feu à la scène embraquant le public dans un voyage spatio-temporel sur les rythmes entrainants et chaleureux de la musique touareg.
Dès l’entame du concert avec le morceau ” Assouf ” (nostalgie en tamasheq) qui fait la synthèse entre le blues, le rock et la musique traditionnelle touareg, les rockeurs touaregs enturbannés ont surpris le public par la fluidité de la ligne basse funky qui réinvente à leur façon un rock’n roll nomade de leurs ancêtres qui vivaient dans le nord-est du Mali et les plaines rocailleuses du sud de l’Algérie.
Ce sont des guerriers armés de leurs guitares, toujours dignement campés et qui ne sont pas guère blasés devant l’immense dévotion de leurs fans, pour lesquels ils ont livré un concert où la musique touarègue et berbère a été totalement révolutionnée en adoptant la guitare électrique et en transposant sur cet instrument occidental les mélodies, les rythmes entraînants et la sensibilité poétique de la musique traditionnelle du désert.
Le sourire timide et la coiffure crépue de style afro, vénérés par leurs fans en tant que créateurs et précurseurs, les membres du groupe se sont relayés pour interpréter ” Kel Tamashek “, ” Chet Boghassa “, ” Group Adaga “, ” Mafel Nedress “, qui ont plongé le public dans l’univers des vaillants combattants sahraouis. Les chansons, ponctuées d’une peine au cœur, portent sur la dignité, l’unité tribale, l’identité et la liberté. Marquées par une profonde nostalgie pour le désert natal, ces morceaux ont apposé au cadre de Hammamet, cette mélancolie qui fait la force du blues.
Le concert qui s’est poursuivi avec ” Azwat “, ” Tifawt “, ” Tamatent ” et ” Wartila “, des chansons qui manifestent l’ardeur au combat qui brûle passionnément dans le cœur des touaregs, a été une ode à la liberté, avec une musique qui semble résister à toute épreuve.