Le concert, donné dimanche soir, par le chanteur Rai Kader Japonais, un surnom que l’artiste, aux traits faussement asiatiques, adopte sur scène, a connu une belle affluence de ses fans parmi ses compatriotes, en l’absence d’un grand nombre des fans du rai en Tunisie à l’amphithéâtre romain de Carthage où se tiennent les soirées “indoor” de la 53ème édition du Festival International de Carthage (FIC).
Star du Rai adorée dans son pays, le jeune chanteur algérien n’a, pour son premier concert à Carthage, pu drainer un grand nombre de spectateurs, après les deux soirées de l’Egyptienne Shirine Abdelwaheb et de l’humoriste tunisien Lotfi Abdelli, qui ont affiché complet. Problème de timing ou en raison d’un répertoire peu connu de l’artiste, quel qu’en soit le facteur, Kader criant “Vive la Tunisie” a donné une belle prestation devant son public, majoritairement féminin, portant le drapeau algérien et déambulant sur les rythmes saccadés du rai avec des youyous à l‘algérienne.
Kader qui jouit d’une grande notoriété auprès de ses fans sur la toile, a surtout interprété “Inti Sbabi”, un tube qui, depuis sa sortie en 2016, cartonne sur les réseaux sociaux, en plus d’autres titres sortis la même année, tels que “Ahki ya zaman”, “Sanawat dayaa “, “Adab Lefrak”.
“Waalach”, un titre sorti en 2017, “Infidèle” (2016) et “Mahabti Lik” (2015), figurent parmi les plus récents tubes à succès du répertoire de Kader Japonais qui comprend sept albums.
“El khawa”, chanson fortement réclamée par des fans algériennes de l’artiste venues spécialement pour le voir, est considéré un autre succès du Kader qu’il a interprété dans le teaser de la série télévisée, réalisation du tunisien Madih Belaid, diffusée au mois de Ramadan dernier sur la chaine algérienne ” El Djazairia one”.
En hommage à la grande icone du rai disparue, Cheb Hasni, dont il est fortement influencé depuis ses débuts, Kader a, à la fin du spectacle, chanté l’un de ses succès, une chanson chargée de mélancolie. Le concert a fait preuve d’une belle performance de l’artiste originaire de Bab El-oued, dans les faubourgs d’Alger, et dont la carrière avait commencé en 1998. Trois ans plus tard, en 2001, l’artiste avait lancé son premier album, un melting-pot de sonorités algériennes authentiques et du Rai.
Comme beaucoup d’Algériens, Kader a une relation très spéciale avec la Tunisie, a-t-il dit lors de sa conférence de presse, la veille de son spectacle, rappelant que cet amour pour la Tunisie s’est traduit dans un vidéo-clip tourné à Hammamet, station balnéaire préférée des touristes algériens qui viennent massivement en Tunisie durant la saison estivale.
Introduit dans le domaine de la musique depuis ses 18 ans, Kader Japonais, né en 1979, avait mené sa carrière artistique en parallèle avec des études universitaires en sciences politiques et juridiques à l’université Houari Boumediene à Alger. Il s’est produit dans plusieurs villes arabes et un peu partout dans le monde notamment dans les villes de Toulouse et Marseille où réside une grande communauté maghrébine, perpétuant le succès du Rai que ses compatriotes avaient entamé il y a une vingtaine d’années.