La Fifa a publié mardi les 400 pages du fameux rapport Garcia, consacré à l’attribution contestée du Mondial-2022 au Qatar et dont des éléments avaient fuité lundi dans la presse allemande, trois ans après sa rédaction.
“Etant donné que le document a été illégalement divulgué à un journal allemand, les nouveaux présidents” de la justice interne de la Fifa “ont demandé la publication immédiate du rapport dans son intégralité”, “afin d’éviter la circulation de toute information mensongère”, a expliqué l’instance mardi sur son site internet.
“Il est important de noter que les précédents présidents des deux chambres (de la justice interne) de la Fifa, MM. Borbély et Eckert, ont toujours refusé de le publier”, ajoute l’instance mondiale du foot.
Le rapport Garcia est l’objet de toutes les convoitises depuis sa rédaction par cet ancien procureur américain qui fut patron des enquêtes internes à la Fifa.
Michael Garcia avait rendu son rapport le 5 septembre 2014, expliquant avoir identifié “des problèmes, sérieux et de grande envergure, dans le processus de candidature et de sélection” des Coupes du monde 2018 et 2022, respectivement attribuées à la Russie et au Qatar. Il avait ensuite démissionné, dénonçant une lecture biaisée de son travail par la Fifa.
Lundi, le quotidien Bild avait notamment révélé que “deux millions de dollars de provenance inconnue ont (…) atterri sur le livret d’épargne de la fille de dix ans d’un membre de la Fifa”. Le rapport Garcia précise toutefois qu’il s’agit de livres sterling, et surtout qu'”aucune preuve” ne “lie Qatar-2022 au virement de 2 millions de livres (à destination de) la fille de 10 ans d’un membre du comité exécutif de la Fifa”.
Concernant le dîner organisé le 23 novembre 2010 à l’Elysée par Nicolas Sarkozy, alors président de la France, auquel avaient notamment participé le président de l’UEFA de l’époque Michel Platini et Tamim ben Hamad Al-Thani, futur émir du Qatar, Garcia écrit qu'”aucune preuve n’a été découverte liant le vote de M. Platini” en faveur du Qatar aux investissements effectués par la suite par le Qatar en France. En conséquence de quoi la chambre d’investigation de la Fifa “n’avait pas jugé nécessaire de prendre d’autres mesures”.