L’organisation médicale et humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) a dénoncé “le démantèlement soudain” de l’ancien camp de Choucha, au sud de la Tunisie, appelant les autorités tunisiennes à trouver une solution rapide et digne pour les personnes évacuées.
Dans un communiqué dont la TAP a eu copie jeudi, MSF qui était la dernière organisation à fournir une assistance médicale et psychologique aux personnes logeant dans ce camp, dénonce en particulier l’absence de communication avec les organisations humanitaires.
Selon l’Organisation, “35 personnes parmi les 45 résidents du camp ont été envoyés vers Tunis sans aucune assistance ou information juridique”. C’est ce qui a poussé les équipes du MSF à leur apporter un support d’urgence, notamment en leur fournissant l’eau, la nourriture et des biens de première nécessité ainsi qu’une assistance médicale et psychologique.
D’après le chef de mission de MSF en Tunisie, Raphaël Delhalle, “ces individus vivaient dans la précarité absolue depuis longtemps et étaient pris en charge par les équipes de l’organisation sur le plan médical et psychologique”, ajoutant que certains sont même sous traitement.
“Cette évacuation ne fera qu’accroître la précarité d’une population déjà extrêmement vulnérable et marginalisée dans un pays où le cadre légal de protection des demandeurs d’asile et des réfugiés n’est pas adéquat”, déplore-t-il.
Et d’ajouter: ” C’est en outre paradoxal qu’elle ait eu lieu le jour précédent la Journée mondiale des réfugiés. Nous demandons qu’une solution digne et respectueuse pour ces personnes soit trouvée rapidement”, exhortant la Tunisie à mettre en place un système de protection et d’assistance des migrants qui soit à la hauteur des besoins humanitaires.
S’exprimant mardi dernier lors d’un point de presse, le Représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Tunisie, Mazin Abu Shanab avait indiqué que le nombre de personnes évacuées du camp de Choucha s’élevait à 37. Il avait assuré que “parmi ces 37 personnes, 4 seulement étaient des réfugiés tandis que les autres sont des migrants illégaux”.
Situé dans la délégation de Ben Guerdane, le camp des réfugiés de Choucha a été installé, en 2011 à l’initiative du HCR pour accueillir les réfugiés qui fuyaient la guerre en Libye. Malgré la fermeture officielle de ce camp en 2013, des personnes se sont abstenues de quitter les lieux, ce qui a poussé les autorités tunisiennes à les évacuer lundi dernier de force.