La Tunisie doit respecter ses engagements en faveur de la Déclaration sur la liberté des médias dans le monde arabe, signée en août 2016 par le Président Béji Caïd Essebsi, les groupes parlementaires et les institutions publiques, a indiqué le Président de la Fédération internationale des Journalistes (FIJ), Philippe Leruth.
Il a critiqué la décision de limogeage d’Elyes Gharbi qui s’inscrit, selon lui, “dans la continuité de la politique du gouvernement, opposée au principe de l’indépendance de l’information publique”.
Dans un communiqué publié mardi sur le site officiel de la FIJ, la Fédération a appelé à l’organisation d’un dialogue entre toutes les parties intéressées afin de garantir l’avenir du service public de l’audiovisuel tunisien et son indépendance.
Elle a rappelé que la déclaration comporte notamment dans son article 11 des dispositions en faveur de l’indépendance du service public de l’audiovisuel. La déclaration stipule ainsi que tous les médias publics doivent être protégés contre les ingérences politiques, jouir d’une indépendance de gestion financière et éditoriale, et rendre des comptes au public plutôt qu’au gouvernement ou à tout autre acteur politique.
“Cela devrait être réalisé, entre autres, en conférant la surveillance générale de ces médias à un conseil de direction indépendant, tout en laissant les décisions éditoriales aux mains des employés”, lit-on de même source.
La FIJ a souligné que la réforme de la radiotélévision publique en Tunisie est loin d’être une question technique. “Elle implique un processus politique impliquant le SNJT, en tant que représentant de tous les journalistes travaillant dans le média public, le parlement et la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle, afin qu’ils s’accordent sur des principes de réforme et une feuille de route incluant l’obligation pour le gouvernement de se conformer aux normes internationales en matière de liberté de la presse”, selon le même communiqué.