Les derniers développements sur la lutte contre la corruption, y compris dans le domaine des médias, amènent des commentaires incisifs et utiles de la part de Chokri Mamoghli, et dont nous reproduisons le texte ci-dessous.
Pour commencer, et par-delà les dérives de la corruption qui rongent ce secteur comme la plupart des autres, M. Mamoghli pose des questions on ne peut plus pertinentes à rendre jaloux les «professionnels» de l’information: “A quoi sert le journalisme en Tunisie? Ce qu’il croit être sa mission aujourd’hui n’est-elle pas dépassée et obsolète? Quels autres types d’informations et de journalisme seraient utiles pour accompagner la société tunisienne, dans son époque et dans ce qu’elle vit vraiment? Loin de moi de denier la nécessite du combat contre la corruption, mais est-ce que cela suffit?“
Il poursuit avec des qualificatifs peu reluisants envers la profession : «Journalistes, journaleux, journalopes…»
«Je tiens d’abord à préciser que loin de moi, l’idée de généraliser, beaucoup de professionnels font leur métier plus qu’honorablement et systématiquement, avant de me prononcer sur un sujet, je lis ce qu’ils écrivent car ils apportent la caution dont je ne peux me passer», écrit Chokri Mamoghli.
Ayant sans aucun doute une idée très précise sur le fonctionnement des médias en général et des journalistes en particulier, M. Mamoghli est convaincu que «… la corruption dans les médias ne se limite pas à une seule personne. Des chaînes entières sont corrompues, des dizaines de journaux électroniques, une partie de la presse écrite, des armées de scribouillards payés au nombre de mensonges propagés et aux km de lignes de diffamations, de rumeurs, de fausses infos, écrites et diffusées».
Révolté par ce qu’il a vu ou entendu, Chokri Mamoghli estime que «chaque grand voyou dans ce pays a ses médias, ses relais, ses équipes, son armée de petites mains qui écrivent, qui intimident, qui embellissent, qui noircissent, qui salissent, qui harcèlent, qui menacent… Il suffit de payer».
Il corse l’addition allant même jusqu’à dire que «chaque puissance étrangère a également ses relais. Occidentaux, Orientaux, Arabes maghrébins ont des “journalistes“ pro-ceci ou pro-cela…».
M. Mamoghli conclut en soulignant que «Samir El Ouafi n’est même pas la partie visible de l’iceberg, c’est un grain de sable dans un Sahara, fait de corrupteurs, de corrompus, de salauds… Le vrai ménage n’a même pas commencé».