Suite à la signature d’un accord commun entre le directeur exécutif de Nidaa Tounes et le président du parti Ennahdha, 21 coordinateurs régionaux ont annoncé leur refus total de l’accord qui stipule la création d’un comité de coordination entre les deux partis et leurs groupes parlementaires; accord signé par Noureddine Bhiri (pour Ennahdha) et Soufien Toubal (pour Nidaa Tounes).
Nidaa Tounes s’est engagé avec le parti islamiste sans une consultation en amont de son comité politique élargi et encore moins de ses représentants dans les régions, contrairement à Ennahdha qui, avant d’engager le parti, discute de toute décision au sein du “Majliss Al Choura”.
Rappelons que cet accord stipule l’engagement des deux partis dans la lutte contre la corruption (sic) tout en précisant que toutes les mesures doivent être prises dans le respect de la constitution et dans le cadre de la loi.
Interprétation possible : n’arrêtez personne dans le cadre de la loi d’urgence, laissez les mafias sévir tant que les dossiers arrivent aux juridictions nickel après avoir été nettoyés aux karcher par les complices placés dans toutes les chaînes administratives et les institutions de l’Etat!
Aucun soutien déclaré n’a été apporté au président de la République et au chef du gouvernement qui mènent ensemble la guerre contre la corruption.
Honte à ces deux partis!
Nidaa et sa direction risquent de payer cher leur compromission avec le parti islamiste sous le règne duquel la corruption a été généralisée et où l’allégeance partisane et le népotisme ont remplacé le patriotisme!
Ses coordinateurs régionaux indignés déplorent l’état de déliquescence où en est arrivé leur parti. Ils condamnent les mauvaises pratiques de sa direction et ses décisions unilatérales prises de manière dictatoriale. Ils appellent le comité politique élargi à assumer ses responsabilités et à prendre les mesures qui s’imposent pour sauver le parti géré aujourd’hui par les nouveaux parvenus dans l’ignorance totale de ceux qui l’ont édifié.
Dans l’attente, les rumeurs vont bon train. Certaines personnes vont jusqu’à expliquer l’affermissement des relations entre les dirigeants des deux partis par la défense d’intérêts communs. Ce qui suscite la suspicion de nombre de Tunisiens qui se posent sérieusement des questions sur la nature des rapports douteux entretenus entre de grosses têtes dans les partis signataires et certaines personnes arrêtées et qui risquent de montrer au grand jour leur implication dans des affaires de gros sous.
En sommes, cela nous rappelle les déclarations de la députée Ennahdha qui a affirmé au mois de mars dernier la possession de son parti de dossiers sur «tout le monde» et que si on persistait à accuser Ennahdha, ce dernier rendra public ces dossiers.
Ce qui nous fait revenir à cette bonne vieille citation : “Tu me tiens par la barbichette, je te tiens par la barbichette”.
Pauvre Tunisie!