Le président de l’association tunisienne des prédicateurs et des cadres religieux Mehdi Ben Boukthir a dénoncé, vendredi, les pratiques et les manœuvres appelant à la fermeture des cafés et des restaurants durant ramadan et les agissements menés sous couvert de religion pour traquer et diffamer les non-jeûneurs et mobiliser l’opinion publique contre eux.
L’ouverture ou la fermeture des cafés relève de la compétence des pouvoirs publics, a-t-il déclaré à l’agence TAP. Aucune partie ne peut remplacer l’Etat et ses institutions exécutives, a-t-il insisté, estimant qu’il n’est pas permis de “s’ingérer dans la vie privée d’autrui notamment observer le jeûne ou ne pas l’observer”.
La campagne menée par certains au nom de la religion constitue un “dangereux précédent qui nécessite d’intervenir en toute urgence pour empêcher qu’elle ne se propage à d’autres domaines”, a indiqué l’association tunisienne des prédicateurs et des cadres religieux dans un communiqué publié récemment.
Dans ce communiqué, l’association appelle les parties concernées par les affaires religieuses à organiser des cours de sensibilisation en la matière de manière à rompre avec une vision erronée de la religion.
Notons que des séquences vidéo relayées sur les réseaux sociaux montrent le président d’une petite formation rigoriste ” Tounès Ezzeitouna “, Adel Almi en train de filmer des cafés ouverts durant la journée à l’Ariana et sommant leurs propriétaires de fermer et de ne pas servir les non-jeûneurs.
Légalisé en février 2014, cette petite formation politique a pour tout programme politique, le droit à la polygamie, l’interdiction de l’adoption parentale, le rétablissement des juridictions choraïques, assorti de l’application de la Charia, et la séparation entre garçons et filles dans l’établissement d’enseignement.