L’Association Awfia des familles des martyrs et blessés de la révolution a appelé à la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la “corruption judiciaire” dans le dossier des martyrs et blessés de la révolution.
Certains magistrats du Tribunal militaire et de la Cour de cassation, des avocats de la partie civile, des journalistes et des syndicats sécuritaires sont impliqués dans cette “corruption judiciaire”, a estimé l’association, lundi, lors d’une séance d’audition devant la commission des martyrs et blessés de la révolution au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
La présidente de l’association, Lamia Farhani, a demandé l’audition de la présidente de l’Instance Vérité et Dignité, Sihem Ben Sedrine, car le suivi du processus de transition démocratique fait partie de ses prérogatives. Selon elle, Ben Sedrine devrait également auditionner le ministre de la Justice en tant que représentant du ministère public, le ministre de la Défense nationale dont le département assure la tutelle des tribunaux militaires, outre le directeur de la justice militaire et le procureur général.
Dans une déclaration de presse, Farhani a fait part de la volonté d’Awfia de dessaisir la justice militaire du dossier des martyrs et blessés de la révolution et d’inciter l’ARP à accélérer l’adoption d’une loi organique complétant la loi organique n°2013-53 du 24 décembre 2013, relative à l’instauration de la justice transitionnelle et à son organisation “afin de fixer les procédures judiciaires dans les juridictions spécialisées”.
“Il est impératif de révéler la liste définitive des martyrs et blessés de la révolution, déjà élaborée depuis octobre 2015 par la commission des martyrs et blessés de la révolution relevant du Comité supérieur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales”, a-t-elle souligné.
Lors de son audition en janvier 2017 devant la commission des martyrs et blessés de la révolution à l’ARP, le président de la commission, Taoufik Bouderbala avait indiqué que “la commission a fini d’élaborer la liste et l’a soumise au chef du gouvernement”, estimant que la présidence du gouvernement est la seule partie habilitée à publier la liste des martyrs dans le Journal officiel de la République tunisienne (JORT).