La présidente de la commission d’enquête parlementaire sur l’envoi des jeunes tunisiens dans les zones de conflit, Leila Chettaoui, a déploré, vendredi, la manière dont on l’a informé de sa révocation.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, Leila Chettaoui a fait valoir que la manière dont elle a été limogée est “illégale” et “contraire aux valeurs et principes moraux”.
C’est le conseiller de la commission parlementaire sur l’envoi des jeunes tunisiens dans les zones de conflit, a-t-elle expliqué, qui m’a informé, ce vendredi, de ma révocation de la présidence de la commission, alors même qu’on participait à la séance d’audition du secrétaire générale de la Commission tunisienne des analyses financières de la Banque centrale de Tunisie.
Selon elle, le règlement intérieur de l’Assemblée des représentants du peuple interdit la révocation des présidents et membres des commissions parlementaires au cours de la session parlementaire.
Leila Chettaoui a rappelé que sa nomination à la tête de la commission parlementaire sur l’envoi des jeunes tunisiens dans les zones de conflit “s’est fait par consensus” et vu qu’elle était “l’initiatrice du projet de la mise en place de cette commission”.
Elle a, par ailleurs, tenu à souligner que la commission d’enquête parlementaire sur l’envoi des jeunes tunisiens dans les zones de conflit fait face à plusieurs obstacles qui entravent son travail.
D’après elle, “la commission commence sérieusement à gêner”, surtout qu’elle a entamé son opération vérité sur le dossier des réseaux impliqués dans l’envoi des jeunes tunisiens dans les zones de conflit.
Leila Chettaoui a estimé que sa révocation de la présidence de cette commission d’enquête a été bien “orchestrée”, surtout, a-t-elle dit, qu’elle intervient deux mois après son éviction du groupe parlementaire de Nidaa Tounes et peu avant le mois de ramadan et les vacances parlementaires.
“Je m’attendais à cette révocation de la présidence de la commission, mais pas aussi rapidement”, a-t-elle dit.
Selon certaines sources, Leila Toubel a été évincée par la commission d’enquête parlementaire sur l’envoi des jeunes tunisiens dans les zones de conflit suite à une demande officielle de Sofiene Toubel, président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes, qui a nommé à sa place sa Nadia Omrane.
En mars dernier, le Mouvement Nidaa Tounes a décidé le gel de l’adhésion de Leila Chettaoui du parti “pour avoir enregistré” et “fait fuiter les discussions au sein du comité politique du mouvement”.
Cette décision a été prise par la Commission d’organisation du parti sur la base des résultats d’enquête ouverte à ce sujet (…) l’adhésion de Chettaoui au groupe parlementaire du Mouvement sera systématiquement gelée conformément à l’article 68 du règlement intérieur du parti, avait indiqué le parti.