Khomsa d’or, ce concours mythique, a su devenir, au fil de ses 19 éditions, un rendez-vous incontournable de l’habit traditionnel tunisien et du stylisme artisanal alliant subtilement charme de la tradition et modernisme malgré une organisation qui laisse à désirer.
C’est jeudi soir que le palmarès de cette 19ème édition a été dévoilé, mettant sous les projecteurs les meilleures créations dans deux catégories à savoir ” le costume quotidien inspiré du patrimoine berbère “, et ” le costume cérémonial inspiré du drapé ” les deux thèmes retenus pour cette année.
Pour la première catégorie, le premier prix a été décerné à Afef Masmoudi de Tunis, qui a su mettre sous le charme de ses créations le jury et le public. Le deuxième prix dans cette même catégorie a été remis à Madiha Trabelsi de Sfax et le troisième à Fadwa Dimassi de la Manouba.
Pour les tenues de cérémonie, le jury a succombé aux créations de Najwa Ben Salem de Mahdia ayant remporté le premier prix, mais aussi à celles de Dalila Rchidi de Sousse, qui s’est vue décerner le 2ème prix.
La soirée s’est ouverte sur un défilé de la styliste Nabila Jlassi, ancienne primée du Concours Khomsa d’Or. Cette artisane a pu développer au fil des années, un ” handmade exceptionnel “, lui valant un rayonnement national mais aussi international.
Le public a eu rendez-vous, tout de suite après, avec les défilés des compétiteurs, ponctués par la voix du ténor Hassen Doss, qui a transporté les présents dans son univers à la fois authentique, rêveur et curieux à travers des titres puisés dans son répertoire personnel ( Chatha, Tabaani, Ya wildi …).
La soirée a ensuite, enchainé avec pour la première fois dans l’histoire de cette manifestation, deux défilés internationaux, des stylistes Hainy El Behayri de l’Egypte et Golda Vynogradska de l’Ukraine, venus consacrer l’esprit d’ouverture que prône ” Khomsa d’or ” ; le concours voulant faire de la mode un langage universel qui traverse les frontières et unit les peuples.
La remise des prix a été le couronnement du spectacle qui finit sous les applaudissements des invités séduits par ce mariage tout à fait surprenant de couleurs, de textures, de temps et de civilisations, mais aussi par la voix et la performance de Hassen Doss et de la troupe musicale qui l’a accompagné.
Le seul bémol, de cette 19ème édition, était l’organisation de la salle, qui n’était pas à la hauteur de cet évènement national avec ses chaises entassées en rangés trop serrés, les va-et-vient incessants des présents au moment des défilés outre la cacophonie qui s’accroît à l’entrée de chacune des personnalités nationales y ayant pris part (ministres de la culture et du tourisme et la présidente de l’Utica).
Pour certains habitués de ce concours, l’organisation était bien meilleure lors des éditions précédentes. Autant dire que cet évènement n’a pas échappé à la médiocrité ambiante de ces toutes dernières années, et que pour ses initiateurs, le défi devrait être de lui redonner son lustre d’antan, car il demeure toujours un tremplin pour l’émergence de stylistes et artistes transmettant jalousement un patrimoine ancestral à travers les temps.