A Tebourba, un jeune homme qui voulait étaler sa marchandise dans une place publique s’est vu empêcher par les agents de la police. Le marchand a menacé de s’immoler si les forces de l’ordre persistaient à lui refuser l’accès la place publique.
L’homme décide alors de mettre à exécution ses menaces, mais il est rapidement transporté à l’hôpital tandis que des manifestants se regroupaient pour dénoncer cette immolation. Les forces de l’ordre ont riposté avec l’usage de gaz lacrymogène.
On rappelle que l’immolation d’un certain Bouaziz à Sidi Bouzid avait constitué l’étincelle de la révolution ayant conduit à la fuite de Ben Ali, avec les conséquences qu’on connaît (politiques, économiques, culturelles et autres).
En effet, la chute de Zine Abidine Ben Ali a fondamentalement changé la scène politique en Tunisie, avec entre autres le retour de soi-disant d’opposants à son régime. En soit c’est une bonne chose, mais 7 ans après, la réalité sur le terrain est loin d’être réjouissante.
Aujourd’hui, beaucoup de politiciens au pouvoir ne pensent qu’à leurs intérêts propres. Certains d’entre eux jouent un double jeu: gouverner et être dans l’opposition, par ce billais déstabiliser le gouvernement dans l’objectif de le faire tomber…
Le citoyen cherche à se trouver une place dans une société où la loi n’est pas respectée; une loi de la jungle qui pourrait nous faire sombrer dans le chaos, et donc dans l’anarchie.
Certains citoyens veulent imposer leur loi, d’autres préfèrent le bras de fer avec le gouvernement pour montrer que ce dernier est impuissant face à leurs revendications.
Mais la question qui se pose aujourd’hui est la suivante: “A-t-on besoin d’une seconde révolte après l’immolation de ce marchand ambulant à Tebourba qui a souhaité étaler sa marchandise dans un espace public qui n’est pas dédié aux étalages?”
Au vu de la situation du pays, on est tenté de répondre par la négative. Cependant, nous devons également admettre que la Tunisie est sur une pente glissante mais qui pourrait être salutaire en ce sens qu’elle pourrait réveiller le sentiment patriotique chez certains Tunisiens qui veulent bâtir une nouvelle Tunisie démocratique.
Dans cet ordre d’idées, il n’est pas superflu de rappeler que dessein de l’ancien président des Etats-Unis, George W. Bush, “… démocratiser les pays arabes”; projet que les Tunisiens ont fait le leur. Maintenant, il serait temps de montrer au monde entier qu’on est capable, en tant que Tunisiens, d’aller plus loin dans la réalisation de notre processus démocratique.