Le président d’Ennahdha Rached Ghannouch a dans une déclaration à l’agence TAP souligné l’importance du discours du président de la République prononcé jeudi au Palais des congrès à Tunis, dans le sens où il a évoqué la question de la transition économique et la propagation de l’anarchie outre l’impératif de respecter la loi et de relancer la production tout en préservant la liberté de manifester dans le cadre de la loi.
Pour sa part, Khaled Chawket (Nidaa Tounes) a estimé qu’il n’est pas question de revenir sur le projet de réconciliation dès lors qu’il a pour objectif d’aider le pays à sortir de la crise.
Zouheir Maghzaoui, président du parti Echaab a rappelé que des acteurs politiques, des partis et des représentants de la société civile ont exprimé leur refus du projet de réconciliation économique, indiquant qu’une manifestation sera organisée samedi prochain contre le projet.
L’Agence TAP, a contacté Le mouvement Machrou Tounes, le Front populaire, l’Union patriotique libre et l'”instance dirigeante” de Nidaa Tounes, qui n’étaient pas présents au Palais des Congrès.
Pour le secrétaire général de Machrou Tounes, Mohsen Marzouk, le chef de l’Etat “n’a pas soulevé les principales questions de l’heure. Il a énuméré “l’échec du gouvernement Youssef Chahed”, “le faux consensus politique” et “la participation de certaines parties de la coalition au pouvoir aux protestations sociales dans certaines régions”.
Il a, toutefois, indiqué que son parti partage le point de vue du chef de l’Etat sur l’importance de la loi de réconciliation économique et financière et de la préservation de l’Etat de droit.
A l’inverse, Marzouk a estimé que le gouvernement Youssef Chahed est responsable de l’instabilité observée dans le pays et des problèmes liés à la gouvernance, en allusion aux dernières déclarations du ministre des Affaires locales et de l’environnement, Riadh Mouakher).
En critiquant ceux qui appellent à des élections législatives antgicipées, Caid Essebsi visait indirectement Machrou Tounes, a fait observer Mohsen Marzouk. Ce qui prouve, selon lui, que certaines parties lui rapportent de fausses informations sur le mouvement.
De son côté, Ridha Belhadj, membre de l'”instance dirigeante” de Nidaa Tounes, a déclaré que “le discours de Caid Essebsi est bien au dessous des attentes et qu'”il est venu ajouter de nouveaux problèmes au lieu de trouver des solutions à ceux qui existent déja”.
De plus, “le président de la République n’a pas répondu à des questions aussi importantes que l’élargissement du dialogue national tel que prévu dans la motion de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT)”, a-t-il regretté.
Selon Belhaj, la décision de Caid Essebsi de charger l’armée de la protection des sites de production a été “quelque peu précipitée”.
Pour sa part, Mohamed Kilani, secrétaire général du parti socialiste et dirigeant au Front du salut, a estimé que le discours du président “n’a pas été à la hauteur des attentes des Tunisiens au bout de six ans de la Révolution”.
Le peuple aspire à l’amélioration de ses conditions de vie, au développement et à l’emploi notamment dans les régions démunies, a-t-il rappelé.
Selon Mohamed Kilani, le discours a été “très négatif” en ce qui concerne la lutte contre la corruption et ne reflétant aucune volonté de l’Etat de combattre ce phénomène.
Il a, en outre, regretté que les principales préoccupations des citoyens ne soient pas évoquées lors du discours, à l’instar de l’évasion fiscale et la contrebande.
Pour le SG du parti socialiste, le discours a plutôt été axé sur le projet de loi sur la réconciliation nationale.
Il a, par ailleurs, estimé que solliciter l’armée ne peut être effectué qu’en dernier recours.
Le chef de l’Etat aurait du associer les partis politiques et les composantes de la société civile à la prise de cette décision, a-t-il regretté.