La Tunisie, terre d’accueil pour une multitude de populations sur le pourtour méditerranéen a toujours été une destination en période de guerre, de trêve ou de paix. S’appuyant sur le concept de la migration ayant longtemps caractérisé le pays depuis Elissa, Hannibal, les romains et les arabes venus d’Orient, “Jaou Tunis”, rendez-vous annuel du monde des arts et de la Culture, est de retour pour une 4ème édition prévue du 12 au 16 mai courant avec pour thème “Nation Migratoire”.
Le line up de “Jaou 2017” sera spécialement axé sur deux volets principaux, les arts et la culture, qui seront mis en valeur par des intellectuels et penseurs de tous bords, réunis dans des rencontres d’arts prévues à Beit el-Hikma. Pour lancer le programme de cette édition 2017 qui sera organisée dans toute la banlieue nord de Tunis, la Fondation Kamel Lazaar, institution orientée vers des actions culturelles en Afrique du Nord et du Moyen-Orient et parrain de cet évènement annuel, a choisi le siège de Beit Al-Hikma, Académie des Lettres, des Sciences et des Arts, à Carthage.
Soumaya Gharsallah-Hizem, directrice générale à la Fondation Lazaar, bureau de Tunis, a déclaré, lundi, que Jaou Tunis perpétuera sa tradition, installée il y a près de quatre ans, d’un “événement fédérateur pour les arts visuels” avec la participation de “37 artistes tunisiens dont la plupart des artistes visuels, et 12 artistes étrangers”. Seront également présents 27 chercheurs universitaires et activistes dans le cadre du symposium sur la “Nation migratoire” qu’abritera Beit al-Hikma à Carthage alors que la Banque de Tunisie prêtera son club, près de Palais Kheireddine, pour abriter une grande partie des expositions.
Un parcours des galeries qui sera organisé dimanche 14 mai à partir de 11H00, couvrira les galeries Samia Ghariani, Aicha Gorgi, Gaya Gallery à Sidi Bou Said et la maison de la plage à la Marsa. “Jaou Tunis” réunira des artistes de différentes disciplines, tunisiens et étrangers, comme Hela Ammar, Haythem Zakaria, Barrack Rima, Jérémie Nsingi, Malek Gnaoui, Marianne Catzaras, Mouna Jemal Siala, Nadya Zarrougui, Slim Gomri, Tom Bogaert, The Syrian Big Band, Wadi Mhiri et Wassim Ghozlani.
La directrice générale à la Fondation a expliqué qu’en suivant l’itinéraire du TGM, “les visiteurs partiront à la découverte de la banlieue nord et ses lieux symboliques dont la Goulette comme étant un endroit des plus cosmopolites de Tunis où différentes confessions vivaient en totale harmonie, entre juifs? chrétiens et musulmans, maltais, siciliens et autres “.
Dans la plupart des galeries partenaires, des expositions spécifiques seront organisées pour des jeunes artistes et autres confirmés “ce qui offrira une vision globale sur la scène artistique actuelle”, selon elle. Sur les autres lieux choisis, des oeuvres sur différents supports seront réalisées sur les thèmes de l’écriture, du théâtre, de la photographie, et de l’environnement (la mer).
Entre El-Haouaria à la pointe du Cap Bon et la Goulette dans la banlieue nord, le choix a finalement été porté sur le second lieu puisque tous deux sont des lieux de départ et d’accostage pour les bateaux avec à bord des passagers de tous les continents sur la Méditerranée. Les organisateurs estiment que depuis ses débuts en 2013, “Jaou Tunis” mêlait des expressions artistiques diverses (danse, arts plastiques, photographies…), galeristes, et artistes, évoquant un évènement qui vient compenser l’absence d’un musée d’art contemporain qui offre aux artistes tunisiens une plus grande visibilité artistique.
Une carte des lieux et activités prévues, sera distribuée au public afin de pouvoir voir de près les œuvres d’artistes reparties sur une quinzaine de pavillons, placés dans des lieux insolites, sous la thématique de la migration. Musiciens, acteurs, photographes, danseurs…
animeront les différents pavillons situés entre le Kram et la Goulette, qui seront de véritables lieux de réflexion globale sur la migration.
Jaou Tunis sera organisé avec le soutien de plusieurs partenaires publics et privés dont le Goethe Institut de Tunis, l’Institut Français de Tunisie (IFT), l’institut culturel italien (IIC), la commission de l’Union Européenne à Tunis, l’ambassade suisse à Tunis, l’Organisation internationale des migrations (OIM), l’Alecso et les ministères du Tourisme et de l’Education, en plus de 20 associations et institutions publiques et 14 mécènes et sponsors.