Le nombre des familles nécessiteuses bénéficiaires du transfert monétaire est de 230.000 familles en 2015 contre 108.900 familles bénéficiaires en 2010, soit une augmentation estimée à 210%, selon le dernier rapport d’ “évaluation de la performance des programmes d’assistance sociale en Tunisie” élaboré par le Centre de Recherches et d’Etudes Sociales (CRES) avec l’appui de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Selon le rapport, en 2015 le transfert monétaire reçu par famille chaque mois est de 150 dinars contre 58 dinars en 2010, soit une augmentation de 258%.
Le rapport présente une évaluation des deux principaux programmes d’assistance en Tunisie, à savoir le programme National d’aide aux familles nécessiteuses (PNAFN) et le programme d’accès aux soins à tarifs réduits (AMG2) à travers une enquête touchant 5000 familles bénéficiaires.
L’enquête a aussi montré la hausse du transfert monétaire des programmes d’assistance sociale pour les familles nécessiteuse par rapport au salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 7% en 1987 à 22% en 2010 et de 45% en 2015.
Les travailleurs informels des programmes PNAFN et AMG2 sont estimé à 352 993, soit 35,6% du total de l’emploi informel (990 662) en 2014.
Pour les salariés informels bénéficiaires direct du PNAFN et de l’AMG2, près de 18% et 39,2% respectivement ont un salaire supérieur au SMIG.
Mohemed El Azizi, directeur général de la BAD en Afrique du Nord, a déclaré que les résultats de cette enquête ont pour objectif d’aider davantage les familles nécessiteuses pour réduire les inégalités, précisant que les recommandations du rapport vont servir aux interventions et programmes futurs financés par le BAD en Tunisie.
Pour, Nidhal Ben Cheikh, directeur des études au CERS, cette évaluation de la performance des deux programmes, la première depuis leur création, servira à l’élaboration des stratégies et des politiques majeurs au niveau de la gestion et de l’optimisation du ciblage des programmes d’assistance sociale.
Parmi les recommandations du rapport, les chercheurs appellent à réviser la législation de la sécurité sociale pour les salariés agricoles, combattre la sous-couverture et la sous-déclaration des catégories mobiles à l’exemple du bâtiment, améliorer et renforcer les contrôle de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).