La présidente de l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes, la juge Raoudha Laabidi, a indiqué mercredi que 10 femmes seulement sont actuellement en état d’arrestation pour implication dans des affaires de terrorisme, contrairement aux “informations” véhiculées selon lesquelles entre 700 et 800 femmes seraient impliquées dans des affaires de terrorisme.
Laabidi a précisé, lors d’un atelier de réflexion tenu à l’initiative du ministère des Affaires Religieuses sur ” le rôle de la femme dans la lutte contre le terrorisme “, qu’une étude, réalisée récemment au centre des études juridiques et judiciaires, affirme que 40pc des femmes impliquées dans des affaires de terrorisme ont un niveau d’étude universitaire et que le taux de celles impliquées dans des actes de violence ou des crimes sont généralement des analphabètes.
Laabidi a, par la même occasion, dénoncé les propos tenus par certains responsables concernant l’implication des femmes dans des affaires de terrorisme. Une femme qui visitait la Libye ou un foyer de tension n’est pas une terroriste, a notamment souligné Laabidi.
Parmi les femmes impliquées dans des affaires de terrorisme, certaines sont des victimes et d’autres sont des éléments leaders dans des groupes terroristes, a encore précisé Laabidi.
La femme représente un taux de 2,92pc de l’ensemble des personnes arrêtées dans différentes affaires et elle représente un taux de 23,4 pc de l’ensemble des personnes arrêtées dans des affaires de terrorisme, a ajouté Laabidi. Seulement 2pc des femmes incarcérées dans des prisons tunisiennes sont de retour des foyers de tension, a rappelé Laabidi, précisant que 50pc de l’ensemble des femmes arrêtées sont âgées entre 25 et 30 ans.
La loi antiterrorisme est très mal élaborée, a estimé la même source, puisque cette loi insiste sur les sanctions sans donner les mécanismes d’application.
Laabidi, a souligne par la même occasion, l’impératif de trouver des solutions radicales à ce problème et mettre en place une stratégie prenant en considération la prolifération de ce phénomène qui nécessite une étude scientifique pour dévoiler le taux d’implication des femmes dans ces organisations terroristes.