Le penseur Tunisien Mohamed Talbi est décédé le 1er mai 2017, dans la nuit de dimanche à lundi, à l’âge de 96 ans dans son domicile au Bardo, près de Tunis, apprend la TAP auprès d’une source informée.
Natif du 16 septembre 1921 à Tunis, Mohamed Talbi était historien, islamologue, professeur émérite qui s’est beaucoup consacré au dialogue entre les religions et les cultures.
Diplômé du Collègue Sadiki à Tunis puis de l’Université de la Sorbonne à Paris, le défunt avait débuté sa carrière en tant qu’enseignant de l’histoire du Moyen Age à l’université de Tunis dont il a été le premier Recteur.
Ce penseur à la fois réformiste et controversé, est connu pour ses idées révolutionnaires qui remettent en question certaines théories sur la pratique de la religion chez les musulmans. La pensée de cet accoutumé des milieux universitaires occidentaux, se place entre deux mondes et deux cultures avec une lecture audacieuse de l’histoire de l’Islam.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles autour de l’Islam, ce qui constitue un grand apport dans la réflexion sur le discours religieux à travers une lecture critique de l’histoire, la théologie et la spiritualité. Parmi ses écrits, “Islam en dialogue” (1970) , “Universalité du Coran” (2002), “Histoire du Christ, histoire d’une fraude de textes à l’appui” (2011), “Penseur Libre en Islam” (2013) et Méditations sur le Coran : vérité, rationalité, I’jaz scientifique (2016).
Ce penseur reconnu dans les milieux littéraires tunisiens et étrangers, a été dans les années 80 à la tête de la commission nationale pour la Culture avant de rejoindre en 1995 le Conseil national des libertés en Tunisie. La dépouille du défunt sera inhumée, cet après-midi, au cimetière de Djellaz à Tunis.