“The Exchange”, un groupe de cinq chanteurs américains fondé en 2012 qui performe en a cappella, est en Tunisie pour deux concerts. Le genre de chansons qu’ils interprètent, est un melting pot entre pop, folk, gospel et hip hop. Christopher Diaz, Alfredo Austin, Richard Steigner, Jamal Moore et Aaron Sperber, fondateur du groupe, forment le quintet qui s’est produit, jeudi soir, à la maison Ibn Rachiq à Tunis, dans un spectacle en deux parties, avec en première affiche la Tunisienne Amel Cherif.
Une performance exceptionnelle et une présence sur scène qui rappelle celle des célèbres Boys Bands qu’on voit en clip ou sur les chaînes de télévision. Ils chantent, bougent, communiquent avec le public. Le tout dans une belle dose de spontanéité, de bonne humeur et surtout une aisance à surfer sur une large variété de genres musicaux.
Le groupe a réussi à captiver le regard et l’ouie en réinventant la pratique musicale dans un genre qui trouve ses origines dans le chant en chœur des oeuvres religieuses des chapelles. Jusqu’en 18ème siècle, le style d’écriture a cappella était propre à la musique religieuse, mais à partir du siècle dernier, il s’est répandu dans des genres comme le jazz, RnB et d’autres et à réussi à trouver des adeptes partout dans le monde.
Juste avant le spectacle, les hôtes de l’ambassade américaine à Tunis, en présence des membres de l’association “Al Makhzen” fondée par l’artiste Mohamed Ali Ben Jomaa, ont dans une déclaration à la presse exprimé leur grand enthousiasme de se produire devant le public en Tunisie, qui constitue leur 45 ème pays visité après des tournées un peu partout dans le monde comme au Royaume Uni, en Australie et en Allemagne. Dans une performance alliant danse, chant et claquement de mains, le groupe a donné un mélange de l’ancienne école de James Brown jusqu’aux nouveautés de Bruno Mars.
Après un court séjour en Tunisie, les artistes ont, en peu de temps, appris des mots en dialecte tunisien et pu chanter en arabe, en interprétant notamment la chanson de la “Hadhra sfaxienne” , “Baba Bahri” qu’Aaron fredonnait dans un bel accent américain. Sur scène, ils ont interprété des remix comme “dont know who you are” du célèbre groupe Back Street Boys, “Georgia on my mind ” dont la plus célèbre reprise est celle faite par Ray Charles, et “Alone”, chantée sans microphone.
Réunis depuis cinq ans, les artistes du groupe se sont rencontrés dans le cadre d’un show télévisé à Hollywood, en Californie, aux Etats Unis d’Amérique. Après avoir été en concurrence, ils avaient “décidé de former un groupe, voyager et visiter le plus de pays possibles”.
Leur premier album purement a cappella est intitulé “Get ready” (2013), suivi d’un second album “The good fight” (2014) dans lequel il a introduit des partitions musicales aux côtés des performances a cappella. Leur troisième album “Pursuit ” sorti en 2015 est entièrement a cappella.
Livrant leurs impressions sur leur séjour en Tunisie, ils disent être fascinés par le pays. “C’est l’un des plus beaux pays qu’on a jamais eu à visiter, les gens sont très généreux, accueillants et chaleureux “.
En première partie du spectacle, la chanteuse tunisienne Amal Cherif a ouvert le bal en donnant une prestation envoûtante aux sonorités multiples et aux couleurs musicales variées. En compagnie de son trio de musiciens, elle a chanté en dialecte tunisien et en anglais. De son propre répertoire, elle a interprété “Eddenya Hakka”, “Nhebb netdhaker”, “ghnaya leek”, avec même une reprise du vieux single à succès “Crazy”, une ballade de Willie Nelson qui depuis sa sortie (1961) a été présentée par plusieurs artistes dans des versions différentes.
Pour cette jeune voix prometteuse de la scène locale, “la musique est un art, mais aussi un rêve et un acte de résistance”. Se retrouver dans le même spectacle que “The Exchange”, constitue ” une merveilleuse expérience ” pour celle qui commence depuis un certain temps à se faire une identité musicale propre à elle.
La tournée de “The Exchange” continue avec une prochaine escale samedi à Tabarka où il donnera un dernier concert en Acapella.