La vie a repris son cours, samedi, à Tataouine, après plus de deux semaines de mouvement de protestation mené par des sans emploi.
Cette accalmie intervient, après la levée des barricades sur les routes, pour un délai de trois jours (jusqu’à lundi), avant la grève générale annoncée, pour mardi prochain, explique à l’agence TAP, un coordinateur du mouvement.
Une grande marche a été organisée, samedi matin, au cours de laquelle les manifestants ont scandé des slogans appelant à l’emploi et au développement. Plusieurs participants ont exprimé leur mécontentement des résultats issus de la réunion, de vendredi, entre une délégation ministérielle et des représentants de sociétés pétrolières, résultats qu’ils considèrent intangibles.
Des jeunes de Bir Lahmar (dans la périphérie de Tataouine) ont traversé une trentaine de kilomètres à pied, pour participer à cette marche, aux côtés d’autres manifestants venus des différentes délégations du gouvernorat.
Les protestataires se sont félicités du soutien, à Tunis, de citoyens issus de Tataouine qui ont tenu un rassemblement, ce samedi, devant le Théâtre municipal. Ils ont, également, évoqué un autre rassemblement devant le consulat de Tunisie à Pantin (France) en solidarité avec leur mouvement.
Selon un communiqué du ministère de l’Energie, une réunion s’était tenue, vendredi, avec des représentants des sociétés pétrolières implantées dans la région, en présence du ministre des Affaires sociales, du porte-parole du gouvernement, de députés issus du gouvernorat et du président directeur général de l’ETAP. Il a été décidé, au cours de cette réunion, d’accorder la priorité aux jeunes de Tataouine dans les recrutements et de réserver à la région un quota d’au moins 70 % du personnel non qualifié.
Aussi, les sociétés pétrolières s’engagent-elles à donner la priorité aux sociétés de services implantées, à Tataouine, dans ses contrats et à contribuer financièrement et techniquement à la création d’un centre de formation multidisciplinaire dans la région. Une commission ad hoc sera formée pour faire le suivi du programme de responsabilité sociale et établir, fin mai 2017, un rapport à ce sujet. Pour sa part, le gouvernement s’engage à sécuriser le transport du personnel et des marchandises de et vers les champs pétrolifères, lit-on dans ce communiqué.