La dernière création théâtrale du Forum Radhedh méditerranéen pour les arts, “Entre chiens et loups”, était à l’affiche le mercredi au complexe culturel Mohamed Maârouf de Sousse, dans le cadre de l’édition 2017 des Journées d’études, de pratiques théâtrales et d’arts visuels de Sousse (JEPTAV).
“Entre chiens et loups”, une comédie musicale bilingue adaptée et mise en scène par le duo Jean-Jacques Bellot et Hafedh Djedidi, qui a pour thème le refus de la guerre et la violence.
Dans une déclaration à l’Agence Tunis Afrique Presse, Hafedh Djedidi, homme de théâtre et Directeur de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Sousse (ISBAS), a affirmé que ” Ce spectacle s’insère dans le cadre de l’ouverture du Forum Radhedh sur d’autres expériences théâtrales comme la comédie musicale, un genre qui n’a pas connu de travaux notoires en Tunisie. “. Avant d’ajouter ” Cette expérience a été rendue possible grâce à une collaboration avec mon premier professeur Jean-Jacques Bellot, celui qui m’a initié à la mise en scène théâtrale, et qui, en dépit de son âge avancé (85 ans) demeure actif et d’une grande vivacité d’esprit “.
Parlant de l’origine de cette création théâtrale, Hafedh Djedidi révèle que ” Le texte de cette comédie musicale résulte d’un recoupement de plusieurs travaux dont celui de Sayd Bahodine Majrouh (Ecrivain, poète, philosophe et politicien afghan assassiné en 1988 à la veille de ses soixante ans), de Joseph de Maistre, Péguy, Lettres anonymes de soldats, Chansons de guerre et de paix… “, il renchérit en abordant l’objet de ce travail ” Notre pays a connu après 2011 les affres des actes terroristes au nom de la religion. C’est dans ce contexte tragique que m’est venue l’idée de mettre en scène une comédie musicale qui dévoile la cruauté de la guerre et de la violence “.
Selon Hafedh Djedidi ” Les deux principaux personnages de cette comédie musicale sont un dictateur daeshien , un personnage aigri par la guerre, son vivier et sa raison d’être, une guerre au nom d’Allah dont il loue les vertus sans en négliger les butins, et l’Ange de la mort – incarné par une dame en noir Sonia Daou en l’occurrence – qui représente la mort qui défend paradoxalement la vie contre la violence insensée des êtres-humains… C’est l’Ange de la mort qui, dérangé par la cruauté et le sadisme du dictateur perfide et sanguinaire, vient lui commander de se préparer pour le grand voyage. Refusant de partir avant que l’œuvre ne s’achève, il finit par obtenir un sursis … ”
Le duo Bellot et Djedidi, a voulu présenter au public tunisien un genre théâtral qui mêle comédie, chant et danse, chantant à la fois l’amour et l’engagement et dénonçant les affres de la guerre par la force du chant et du texte. Un pari aussi risqué que motivant !