La mémoire du poète Mohammed Sghaier Ouled Ahmed (4 avril 1955-5 avril 2016) qui s’est éteint il y a une année, demeurera gravée dans la mémoire des tunisiens qui commémorent le premier anniversaire de son décès.
Parti à l’âge de 61 ans, après une longue bataille avec la maladie, Ouled Ahmed est considéré comme un poète et un céateur unique au parcours qui n’était pas toujours évident. Un an après, la Tunisie commémore l’héritage d’un poète et d’un homme hors normes qui a pu écrire l’histoire à sa manière dans des recueils qui témoignent son amour pour la patrie, sa défense des causes justes et des valeurs nobles de la vie.
La commémoration de sa mort qui a débuté hier par une exposition à la maison de la Culture Ibn Rachiq à Tunis, s’est poursuivie, jeudi au même lieu, avec une rencontre sous le thème “Ouled Ahmed poète et écrivain”, à laquelle ont pris part une pléiade de chercheurs.
Hajer Driss l’a assimilé au poète américain Walt Whitman (1819-1892), une figure emblématique du nationalisme américain et un visionnaire qui chantait les grandes valeurs de la démocratie naissante sur le nouveau Continent. Elle a ainsi évoqué le passé de feu Ouled Ahmed, comme un poète qui avait lutté contre la dictature des pouvoirs en place et combattu l’extrémisme idéologique après la révolution, en faveur de la défense des grandes valeurs humaines liées à la liberté individuelle, la femme, le pays et les idées modernistes et progressistes.
Se basant sur le contenu de la poésie d’Ouled Ahmed, en étroite relation avec les convictions idéologiques du poète et le cumul des questions sociales et politiques dans le pays, Fathi Nasri a parlé d’Ouled Ahmed comme étant une concentration de trois phénomènes d’ordre social, poétique et historique, liés les uns aux autres.
Il a abordé l’oeuvre du poète en se référant à des approches analytiques de sa poésie, soulignant que ses textes émanent d’une fusion entre le politique, l’idéologique et le biographique. Dans ce sens, il estime que la poésie d’Ouled Ahmed prend son importance de cette esthétique, rythmique et expressivité de la langue dans la transmission des préoccupations des gens. Le chercheur Hedi Smaili a parlé d’une poésie où généralement s’entremêlent l’arabe littéraire au dialecte tunisien.
Les intervenants ont été unanimes sur l’aspect révolutionnaire dans la poésie d’Ouled Ahmed qui s’est révolté contre la réalité politique, la dictature, la religiosité et sur lui- même. Cependant, ils ont déploré le manque d’articles et d’ouvrages en anglais pour faire connaître l’œuvre du poète qui a manié sa plume pour dénoncer l’oppression, crier l’injustice et plaider pour la patrie, l’amour, la femme, la paix et la tolérance. Mohamed Slah Omri, chercheur à l’université d’Oxford a annoncé qu’il se penche actuellement sur l’écriture d’un article de 12 mille mots sur Ouled Ahmed, qui sera publié dans un magazine britannique.