Une vingtaine de films en provenance de plus de 10 pays sont au menu de la 11ème édition de Doc à Tunis qui se tient du 5 au 9 avril à la salle quatrième art et à l’Institut français de Tunisie (IFT). Pour cette édition 2017, Doc à Tunis s’invite avec 20 autres films hors Tunis : Sidi Bouzid, Kairouan, Gabes, Bizerte et au Kef.
Dans une conférence de presse tenue aujourd’hui à la salle 4ème art, Elyess Bessrour, directeur artistique de la manifestation Doc à Tunis organisée par l’association Ness el Fen, a fait savoir que tous les films proposés sont des oeuvres récentes et seront projetés en première en Tunisie.
Cette édition 2017 propose en effet au public une sélection de 20 documentaires en provenance de France, Algérie, Russie, Belgique, Maroc, Italie, Suisse, Danemark, Irlande, Syrie et l’Iran. Pour ce nouveau rendez-vous, le choix s’est porté sur des œuvres engagées essentiellement focalisées sur l’Humain et qui portent l’espoir comme dénominateur commun en proposant des films documentaires qui sont autant d’aventures humaines et des récits poignants et singuliers.
En effet, parmi les œuvres programmées figure le film algérien ” Les Contre pouvoirs ” de Malek Ben Smail, des aventures venant d’Iran comme ” Into the sea ” de Marion Poizeau ou encore ” Les chebabs de Yarmouk ” d’Axel Alvatori-Sinz ( Syrie) qui relate l’histoire d’une bande de potes qui, dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens créé en Syrie en 1957, partagent leur quotidien et se cherchent un avenir.
Ce film a remporté plus d’un prix: le prix regard neuf du meilleur premier film et une mention à Visions du réel, le prix RTP à DocLisboa, le prix du premier film au festival Jean Rouch et au festival Al Ard film festival. L’on retrouve également le film ” Sonita ” qui met en avant le courage et la volonté d’une jeune fille de 18 ans qui, téméraire et passionnée, bouscule les codes de la culture conservatrice iranienne en décidant de se battre pour vivre sa vie.
Il y’a lieu de citer également la participation du film ” Les pépites ” de Xavier de Lauzanne (France) qui retrace le parcours de l’association ” Pour un sourire d’enfant ” que le réalisateur avait abordé dans son premier documentaire en 2002 ou encore ” Les sauteurs ” de Moritz Siebert et Estephan Wagner (Danemark) qui montre le drame des migrants dans une nouvelle perspective en encourageant à voir des êtres humains qui souffrent, espèrent et essaient de tenir bon.
Et l’engagement pour le respect de la Nature a sa place aussi dans une série de films comme “Un fleuve nommé Niger” de Bernard Surugue “Des locaux très motivés” d’olivier Dickinson (France) “The challenge” de Yuri Ancanari ( Italie, France et Suisse), “La terre abandonnée” de Gilles Laurent (Belgique),
La Tunisie ne sera présente, par contre, que par un seul film ” Derrière la vague ” de Fethi Saidi, (2016) .
A ce propos, Sihem Belkhodja a expliqué que la raison du manque de documentaires tunisiens dans la sélection est l’absence de productions récentes surtout que cette édition a misé sur des oeuvres jamais projetées auparavant faisant savoir par ailleurs que certains dossiers de participation sont parvenus après les délais.
Doc à Tunis invite cette année et pour la première fois l’université populaire de Caen sous la houlette de Michel Onfray et son collectif en vue de proposer au public des temps forts de rencontres et d’échanges nourris et inspirés par la littérature, la poésie, la philosophie et le débat d’idées. L’objectif ultime étant d’instaurer la première université populaire de Tunis.
Il est à noter que Michel Onfray, docteur en Philosophie, a démissionné de l’éducation nationale en France en 2002 pour créer une université populaire à Caen puis une université populaire du gout dans l’Orne en 2016. D’ailleurs son intervention à Doc à Tunis portera sur le gout…